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Les
fractures.
Au Vème siècle et au VIème siècle
plusieurs Eglises orientales se séparent de l'Eglise
universelle, n'acceptant les définitions de certains
conciles, les jugeant déviant. Elles existent actuellement
encore.
Mais la plus grande fracture se produira lorsque les grands
patriarcats, Rome et Constantinople, s'éloigneront les
uns des autres, du Siège Apostolique de Rome. Ces patriarcats
entendent maintenir une doctrine plus orthodoxe que celle de
Rome. Cette fracture à l'Unité se fera selon des
étapes diverses. La date de 1054 en est la date symbolique.
Des difficultés antérieures avaient surgi qui
allaient jusqu'à la rupture de communion à plusieurs
reprises entre l'Orient et l'Occident. Ce fut le concile de
Florence (1430-1439) qui avait pour but de rétablir l'union,
qui choisit 1054 pour dater l'éclatement de l'union
Viendra en Occident, tout un courant de réforme qui,
après diverses modalités d'existence et de recherches
théologiques sera,
au XVIème siècle,à
l'origine des Eglises protestantes à la suite de Martin
Luther, de Calvin et du roi Henri VIII d'Angleterre. Au XIXème
siècle, un "réveil" protestant et évangélique
donnera également naissance à de nombreuses Eglises,
qui se réfèrent à la Réformation
du XVIème siècle, tout en l'adaptant à
leur époque..
Ces grandes fractures du christianisme sont toujours réelles
aujourd'hui.
L'Eglise catholique à
la recherche de l'Unité.
A divers moments de l'histoire, l'Eglise catholique romaine
a tenté de faire revenir à elle les Eglises qui l'avaient
quittée. Mais, la plupart de ses tentatives ont échoué
parce qu'elle ne concevait le retour à l'unité que comme un
retour à elle.
Au début du XXe siècle, naquit un courant oecuménique
en milieu protestant et anglican. Malgré quelques pionniers
catholiques, elle en resta volontairement à l'écart.
Mais leurs tentatives ne furent pas vaine. Le concile Vatican
II l'a engagée sur la voie de l'œcuménisme.
Où
en est-on ?
L'œcuménisme, tel qu'on le conçoit aujourd'hui date d'une centaine
d'années. Il est né parce que des missionnaires protestants
et anglicans ont, dans une conférence missionnaire mondiale
qui se tenait en Ecosse, à Edimbourg, en 1910, pris conscience
que les divisions des chrétiens étaient un obstacle majeur à
l'évangélisation des peuples qui ne connaissent pas le Christ.
De là sont venues diverses institutions qui ont abouti en 1948
à la création du Conseil
œcuménique des Eglises, qui rassemble un grand
nombre d'Eglises protestantes, anglicanes, orthodoxes à Genève,
mais pas l'Eglise catholique. Il est un organe de dialogue entre
Eglises mais pas une « super-Eglise ».
L'Eglise catholique fut donc très réticente devant l'œcuménisme.
Certes, il y eut des pionniers de l'œcuménisme parmi les catholiques,
mais ils furent peu nombreux. Le cardinal Mercier, archevêque
de Malines-Bruxelles, qui après la première guerre mondiale
patronna, sans succès, des conversations entre catholiques et
anglicans ; l'abbé Paul Couturier qui popularisa la semaine
de prière pour l'Unité des chrétiens ; le père Yves-Marie Congar,
un théologien dominicain, qui, dès avant la deuxième guerre
mondiale s'engagea dans le dialogue théologique avec des protestants.
Ils furent les chefs de file de tout une théologie qui,
lors du concile Vatican II, a engagé l'Eglise catholique d'une
manière irréversible dans le mouvement œcuménique. Paul VI et
surtout Jean-Paul II lui ont donné un dynamisme qui,
aujourd'hui, ne permet plus de revenir à la "forteresse"
catholique alors que le patriarche oecuménique Athénagoras
conduisait les Eglises orhodoxes dans la même direction.
En plus des décrets conciliaires, c'est l'encyclique
« Ut unum sint » (« Qu'ils soient un ») de 1995, qui est texte
fondamental, de l'orientation oecuménique de l'Eglise
catholique romaine. "L'engagement œcuménique est un impératif
de la conscience chrétienne,"y écrit le pape.
Dans le même temps, les communautés ecclésiales,
catholiques, protestantes, anglicanes, orthodoxes, au niveau
local et les Eglises au niveau national et international, vivent
de plus en plus le partage et le dialogue. La Semaine de prière
en est l'une des expressions et l'un des leviers les plus importants.
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