LE
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Au 2ème et 3ème
siècle, beaucoup de martyrs furent
spontanément entourés dun culte au
jour anniversaire de leur mort et fréquemment sur
le lieu même de leur sépulture. A la fin des
grandes persécutions (4ème siècle),
pour assurer lauthenticité des faits, les
évêques demandèrent que soient
rédigés des biographies, les "Acta
martyrum", où ladmiration souvent amplifia
les détails du martyre.
Avec le temps, cette vénération
sétendit aux fondateurs des Eglises locales
aux évêques évangélisateurs,
aux ascètes, aux "maîtres à penser"
que sont les "Docteurs de la Foi", aux vierges, aux
ermites....
A partir du 4ème siècle, tout en
s'étendant ainsi au-delà du martyre, cette
vénération restait avant tout
locale. On venait vénérer les
ascètes et les saints évêques au lieu
de leur sépulture. On y venait en
"pèlerinage" qui était parfois une longue
marche de dévotion. Tel fut entre autres le cas de
saint Martin de Tours. Son biographe,
Sulpice-Sévère, disait qu'il était
"toujours entouré de nombreux clients." Clovis
lui-même s'y arrêta et l'on dit que ce fut
là qu'il prit la décision de se faire
baptiser.
Au Moyen Age, la soif de merveilleurx des
dévotions populaires enjoliva l'histoire au point
de transformer en pieuse biographie toute
imaginée, la réalité de l'existence
d'un saint évangélisateur dont on ignorait
tout, sauf le nom. Les princes et les rois
n'étaient pas les derniers à créer
des personnages issus de l'époque apostolique ou
à augmenter la sainteté d'un membre de leur
famille pour relever le renom de leur royaume.
Il est toutefois caractéristique que trois
conditions étaient requises et donc
mentionnées : une grande fidélité
pour répondre aux exigences de Dieu, une grande
charité envers les pauvres et les orphelins, une
grande largesse envers l'Eglise.
Afin d'éviter les exagérations, une
véritable législation fut progressivement
mise en place par les conciles locaux, et la
décision "délever sur les autels fut
retirée de la "spontanéité"
populaire ou royale et confiée aux
évêques de la région.
Mais cela ne suffit pas. A partir du 11ème
siècle, l'approbation formelle d'un culte devint
de plus en plus une prérogative du pape. Cela
commença tout simplement par la ratification
papale d'une canonisation épiscopale, dont le but
était de donner plus de prestique et plus de
valeur à l'événement. La
première trace d'une intervention pontificale
remonte à 973 pour la canonisation de saint
Ulrich, évêque d'Augsbourg, et, fait
à noter, pendant un concile de Rome.
Vers la fin du 11ème siècle, pour éviter que des pressions locales ou royales
n'interviennent encore dans tel ou tel cas, les
procédures de canonisation furent
effectuées de plus en plus sous l'égide du
Pape. En 1234, date à laquelle les
enquêtes papales durent déclarées
être les seules recevables, le contrôle du
Pape était total, même si les travaux
préliminaires étaient effectués au
niveau des diocèses ou des ordres religieux.
A une époque plus récente, cette
nécessaire régulation des "causes"
introduites conduisit peu à peu à une
codification plus uniforme parce que centralisée.
Vers la fin du 16ème siècles, les
procédures furent confiées à la
nouvelle "Congrégation pontificale pour les
sacrements et des rites", qui venait d'être
instituée par le Pape Sixte V.
Les procédures actuelles ont été définies
en 1969 quand cette "Congrégation" fut divisée en deux
sections dont l'une devint la "Congégation pour la Cause des
Saints." puis en 1983, Jean-Paul II promulgua de nouvelles
normes pour tenir compte des méthodes dinvestigation
scientifiques, tout en redonnant plus de responsabilité aux évêques.
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