La Constitution garantit la liberté religieuse et le gouvernement respecte généralement ce droit et lui assure un fondement politique. Il s’efforce de le protéger contre les violations des individus ou de l’État, et favorise la libre pratique des cultes. Les relations ordinairement bonnes entre les différents groupes religieux ont contribué à un réel ancrage de la liberté de religion dans le pays.
Une liberté religieuse bien ancrée
Selon un sondage effectué en 2002, 27% de la population est d’obédience catholique, 24% est musulmane, et 18% pratique le culte vaudou, qui tire précisément son origine de cette partie de l’Afrique. D’autres groupes religieux sont aussi représentés dans le pays, comme les chrétiens célestes, les méthodistes, les témoins de Jéhovah, les pentecôtistes, les adventistes du septième jour et les mormons.
Les musulmans sont surtout nombreux au nord et au sud-est du pays, alors que les chrétiens sont plutôt établis au sud, en particulier dans la capitale économique, Cotonou. Presque tous les musulmans appartiennent à la branche sunnite de l’islam. Les quelques chiites présents sont surtout des ressortissants du Moyen-Orient.
Beaucoup de chrétiens et de musulmans sont aussi adeptes des religions indigènes. Il n’est pas rare au Bénin de rencontrer à l’intérieur d’une même famille certains membres pratiquant la religion chrétienne, d’autres l’islam, d’autres encore les cultes indigènes traditionnels, toutes ces croyances pouvant même se combiner entre elles.
Tout groupe religieux doit se faire enregistrer auprès du ministère de l’Intérieur. Durant la période couverte par ce rapport, aucune entrave à l’enregistrement ni aucun refus de celui-ci n’ont été signalés.
Selon les termes de l’article 2 de la Constitution, qui proclame la laïcité de l’État, les écoles publiques ne sont pas autorisées à dispenser un enseignement religieux. Les groupes religieux sont cependant autorisés à fonder des écoles privées.
Les jours fériés comprennent les fêtes chrétiennes du Lundi de Pâques, de l’Ascension, de la Pentecôte, de l’Assomption, de la Toussaint et de Noël, les fêtes islamiques du Ramadan, de la Tabaski, de la Naissance du prophète Mahomet, et la fête des religions traditionnelles. La télévision nationale assure la couverture médiatique des célébrations des fêtes religieuses et d’autres événements spécifiques, comme les dates marquantes de la vie des hauts dignitaires religieux.
Presse et média catholiques
En janvier 2007, le bimensuel catholique La Croix du Bénin a fêté ses soixante ans de publication ininterrompue. Ce magazine, la plus ancienne publication francophone d’Afrique, a été fondé en 1947 dans ce qui était alors le Dahomey français, par le missionnaire Jean-Louis Caer à la demande de Mgr l’évêque Louis Parisot. La Croix du Bénin n’aborde pas seulement le domaine religieux, mais traite aussi de l’actualité économique, politique et sociale, même s’il le fait toujours dans une perspective chrétienne. Le magazine est resté constamment fidèle à sa ligne éditoriale, même durant les années difficiles du régime marxiste-léniniste qui a dirigé le pays entre 1974 et 1990, ce qui lui vaut d’être maintenant l’un des journaux les plus accrédités de la région. Le P. Quenun signale que parmi les projets actuellement à l’étude le magazine envisage la création, avec d’autres médias catholiques, d’un réseau Internet de presse africain sur la vie des églises locales.
Dialogue entre chrétiens et musulmans
En septembre 2007, s’adressant aux évêques du Bénin en visite à Castel Gandolfo, le pape Benoît XVI a déclaré que « pour éviter de voir se développer quelque forme d’intolérance et pour prévenir toute violence, convient-il d’encourager un dialogue sincère, fondé sur une connaissance réciproque toujours plus vraie ». Dans son discours, le pape Benoît XVI a aussi rappelé aux évêques que le dialogue entre chrétiens et musulmans devait se singulariser « notamment par des relations humaines respectueuses, par une entente sur les valeurs de la vie et par une coopération mutuelle en tout ce qui promeut le bien-être commun ».
À ce sujet, Sa Sainteté a fait observer qu’« un tel dialogue exige aussi de préparer des personnes compétentes pour aider à connaître et à comprendre les valeurs religieuses que nous avons en commun et à respecter loyalement les différences ». Tout ceci faisant maintenant partie de la réalité du pays, le pape a exprimé sa satisfaction de constater « l’atmosphère de compréhension réciproque » qui caractérisent les relations entre chrétiens et musulmans au Bénin.
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