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du 23 au 26 janvier 2012 (semaine 04)
 

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26 janvier 2012-
CE N'EST PAS EXACTEMENT CE QU'ILS ATTENDAIENT


Avant l’audience qui lui a été accordée par Benoît XVI, le bruit courait, au Chemin néocatéchuménal, qu’à cette occasion, les “liturgies” du mouvement fondé par "Kiko" Argüello et Carmen Hernández allaient être définitivement approuvées.

Ces rumeurs allaient jusqu’à affirmer que le document de validation était prêt. En réalité, cette mesure n’était absolument pas à l’ordre du jour au Vatican, comme on a pu s’en rendre compte au cours de l’audience que le Pape a accordée au Chemin le 20 janvier.

Le Saint-Siège a approuvé les rites qui marquent les étapes de leur catéchisme. Mais non les particularités avec lesquelles ils célèbrent la messe. Ces dernières restent toujours sous observation. Certaines sont autorisées. D'autres non

En effet, un décret du conseil pontifical pour les laïcs a été lu au début de cette audience. Avec "l’avis favorable de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements", il concède simplement "l’approbation des célébrations figurant déjà dans le Directoire catéchétique du Chemin néocatéchuménal mais qui ne sont pas encore, en raison de leur nature, régies par les livres liturgiques de l’Église".

Plus clairement, le Pape a réaffirmé sans ambage que, dans le décret en question, seules "sont l’objet de l’approbation les célébrations" présentes dans le Directoire catéchétique qui "ne sont pas strictement liturgiques".

Cela veut dire que les rituels approuvés à cette occasion ne concernent en aucune manière la liturgie de la messe ou l’administration des sacrements, mais uniquement les célébrations internes au Chemin qui marquent les principales étapes du long catéchuménat de chacun de ses membres.

Par ailleurs Benoît XVI a profité de cette audience pour communiquer aux chefs et aux membres du Chemin une "brève réflexion à propos de la valeur de la liturgie". Et il s’agissait d’une "réflexion" qui avait tout à fait la saveur d’une leçon, dense et importante en dépit de sa brièveté.

Il a rappelé, ce qu'il rappelle à maintes reprises, que "le véritable contenu de la liturgie" est bien sûr "l’œuvre du Seigneur Jésus", mais "également l’œuvre de l’Église, qui, étant son corps, constitue un seul sujet avec le Christ".

Et il a ajouté à cela une mise en garde contre la tentation – qui est présente dans les théories liturgiques néocatéchuménales mais pas seulement là – d’un archéologisme qui prétendrait reproduire de manière affectée la dernière Cène de Jésus et les fractions du pain des tout premiers temps du christianisme, sans tenir compte des développements liturgiques qui sont apparus de manière légitime dans l’Église au cours des siècles.

Benoît XVI a d’autre part souligné, dans son discours, le "caractère public de la Sainte Eucharistie". Il a rappelé que, sur la base des statuts du Chemin approuvés en 2008, "les néocatéchumènes peuvent célébrer l’Eucharistie dominicale dans la petite communauté après les premières vêpres du dimanche, conformément aux dispositions de l’évêque diocésain".

Mais il a immédiatement ajouté que "toute célébration" doit être "par essence, ouverte à tous ceux qui appartiennent" à l’unique Église du Christ. Et non pas à des petits groupes sélectifs.

Si les célébrations dans les petites communautés, a poursuivi le Pape, doivent donner un "mûrissement progressif" qui favorise "leur insertion dans la vie de la grande communauté ecclésiale", elles sont autrement dit, des "paraliturgiques" pour exprimer et préparer concrètement, " la célébration liturgique de la paroisse".

Il a enfin réaffirmé que "la célébration dans les petites communautés" doit être "régie par les livres liturgiques, livres qui doivent être suivis fidèlement", même si c’est "avec les particularités figurant dans les statuts du Chemin qui ont été approuvées".

Déjà dans les statuts de 2008, il y avait deux particularités autorisées. La première concerne "la distribution de la Sainte Communion sous les deux espèces" et "toujours avec du pain azyme", mais que les néocatéchumènes doivent recevoir "debout, et non assis en restant à leur place".

La seconde est le déplacement “ad experimentum” du "rite de la paix après la Prière universelle", c’est-à-dire avant l'offertoire, comme c’est d’ailleurs le cas depuis toujours dans le rite ambrosien, qui est en usage dans l'archidiocèse de Milan.

Il est d’autre part prévu dans les statuts que les animateurs des communautés néocatéchuménales préparent de "brèves monitions aux lectures". Mais c’est déjà autorisé par les instructions générales du missel romain, pour n’importe quelle messe.

En revanche il n’est fait aucune allusion, dans les paragraphes des statuts qui concernent la messe, aux "résonances", c’est-à-dire aux commentaires spontanés des lectures et de l’Évangile que font ceux qui participent aux messes des communautés néocatéchuménales, en plus de l’homélie prononcée par le prêtre.

Par conséquent non seulement les "résonances", mais toutes les autres particularités liturgiques pratiquées par le Chemin sans avoir été approuvées explicitement par le Saint-Siège, étaient abusives avant l’audience du 20 janvier dernier. Et elles le restent après.(source : Chiesa)

Principaux extraits du discours du Pape

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