- 26 décembre 2016 - Inde
L'EGLISE S'ENGAGE A METTRE FIN A LA DISCRIMINATION ENVERS LES DALITS asi e b

L’Eglise catholique s’engage à combattre et à mettre fin à toute discrimination envers les dalits et s’engage à mettre fin à toutes les formes d’intouchabilité, de discrimination et d’exclusion en son sein.

Le 13 décembre dernier, en présentant à la presse le document de l’épiscopat indien intitulé "Policy of Dalit Empowerment in the Catholic Church in India", le cardinal Baselios Cleemis a qualifié la démarche des évêques de démarche révolutionnaire.« C'est un pas historique visant à mettre fin aux discriminations auxquelles sont confrontés les dalits ».

Le cardinal Cleemis, chef de l’Eglise syro-malankare (l’une des trois composantes de l’Eglise catholique en Inde) et président de la Conférence des évêques catholiques d’Inde (CBCI), a même ajouté en s'adressant au quotidien "Indian Express",« Nous reconnaissons que [les discriminations fondées sur l’appartenance de caste] sont un péché social grave, une question et un problème. Cette décision est à la fois un message et un appel à l’introspection. »

Long de 44 pages, le document publié par les évêques est sans détour : sur une communauté catholique estimée à 19 millions de fidèles, 12 millions sont d’origine dalit ; or, dès lors qu’il est question de « leur participation dans les instances de direction des administrations diocésaines ainsi que dans celles des congrégations religieuses, leur présence était minimale ; aux plus hauts échelons, elle est même presque nulle ».

Ce constat posé, le document revêt une forme programmatique : tous les diocèses de l’Eglise en Inde sont appelés à préparer « des plans à court et long termes » pour permettre « la pleine inclusion » et la promotion des dalits au sein même de l’Eglise.

Toutes les paroisses dans chacun des quelque 171 diocèses que compte l’Eglise catholique en Inde devront mettre en place des programmes pour favoriser l’accès à l’éducation des dalits, promouvoir leur accès à la prêtrise et à la vie consacrée, y compris pour les intégrer dans les instances décisionnaires de l’Eglise.

Les besoins spécifiques des dalits en terme de liturgie devront également être « adressés », précise encore le document épiscopal. Les femmes dalits et les enfants dalits devront ainsi avoir un accès privilégié aux lieux de culte, et des programmes devront être organisés pour promouvoir l’accès à l’emploi, à la création d’entreprise des dalits ainsi qu’à l’engagement politique

L’effort de promotion des dalits devra être général. Dans les séminaires diocésains commeles séminaires religieux, il est constaté « une représentation inadéquate en terme de nomination aux postes clés ou pour ce qui concerne le partage des ressources ».

« Des efforts doivent être entrepris pour remédier à cette situation étant donné l’importance de pouvoir compter sur de bons prêtres pour la mission de l’Eglise », peut-on encore lire dans le document.

Dans l’accès à l’éducation et aux études supérieures, « si un candidat possède le niveau requis, le seul fait qu’il soit dalit le plaçait en situation d’infériorité. Cet état d’esprit est contraire à l’essence même du message chrétien, qui affirme que toute personne humaine est créée à l’image de Dieu. Si l’usage du mot caste peut être justifiée dans l’hindouisme, la simple association des mots caste et chrétien est contradictoire », est-il affirmé dans le document. (source : Mepasie)

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