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FlashPress - Infocatho
24 et 25 décembre 2005 (semaine 52)
 

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2005-12-25 - Colombie
UNE FÊTE, UNE ATTENTE, UNE ESPÉRANCE.


Le 23 décembre au soir, les familles des 5.246 prisonniers et otages des FARC et de l'ELN, se sont réunis pour "une vigile de Noël", sur la place de Bolivar de Bogota, et leur dire par radio un message de communion et d'espérance.

Les rues de Bogota, de Medellin, de Cartagena, de Santa Fe de Antioquia, se sont parées de lumière et le grand sapin orne la place centrale. Dans les villages, l'on entonne les "villancios", mais aussi 5.426 otages et "kidnappés" des FARC et de l'ELN, attendent la liberté.
Les fêtes de Noël commencent le 16 décembre. Ce sont les jornadas pendant lesquels on entonne des chants de bergers, les villancicos. Dans les églises, on reconstitue des scènes de la Nativité, à partir des statues existantes: ce sont les pesebres.

Dans les campagnes comme dans les villes, les coutumes perdurent. On revêt la statue d'un saint d'une tunique et d'un voile colorés et on ajoute une perruque surmontée d'un chapeau de paille de la région. On laisse ce chapeau pendant neuf jours et le 24 décembre on le remplace par un diadème, une auréole ou une couronne. Dans certaines provinces, on improvise des crèches vivantes avec des enfants. L'un d'entre eux, avec une fausse barbe, représente Joseph. Une petite fille joue le rôle de Marie. Les autres enfants se déguisent en bergers, anges, Rois mages ou diablotins. Une crèche de lumière sur la Plaza Bolivar  à Bogota.

Il y aura des grands sapins illuminés, mais il y aura aussi bien des cierges allumés, des milliers de flammes tremblantes qui diront : "S'il vous plaît, ne les oubliez pas". Car, selon le dernier rapport de la Fondation Pais Libre, il y aurait actuellement 5.426 kidnappés dans le pays et le pire, c'est que pour plus de 2.000 d'entre eux on ne sait même pas qui est responsable. Et c'est pour eux que ces milliers de bougies ont été allumées.

Ces chiffres placent à la Colombie comme le pays du monde où l'on kidnappe le plus, bien que durant la dernière année on ait enregistré officiellement une réduction de 46.2 pour cent. Des 5.426 captifs qui sont enregistrés dans les registres de Fondelibertad (document de base pour le rapport de Pais Libre), 21 pour cent (1.146 victimes) ont été capturés dans le seul département d'Antioquia. Au début, le kidnapping a été utilisé par des groupes partisans comme le M-19. Les plus grands acteurs en sont aujourd'hui les Farc, l'Eln, les paramilitaires et la délinquance commune.

Selon la Fondation Nueva Esperanza, les FARC en détiendraient 1.000. Tandis que les paramilitaires de l'AUC maintiennent 500 personnes en captivité. "Contrairement aux kidnappings que commet la guérilla, les paramilitaires n'ont jamais reconnu commettre cette infraction. Par conséquent, contrairement à ce qui arrive avec les FARC ou l'ELN, ils n'exigent généralement pas de rançon, ne libérent pas leurs prisonniers et n'envoient pas non plus de preuves de survie ", indique Nueva Esperenza.

Martha Ballole Romero Silva, 41 ans, mère de famille, enlevée depuis 3518 jours. Jose Yesid Amador, 35 ans, commerçanr, enlevé depuis 3.483 jours. Danilo Botello Ojeda, 42 ans, chômeur, enlevé depuis 3427 jours. Delio Arango Maya, 63 ans, agriculteur, enlevé depuis 3406 jours. Carlos Alberto Hernández Hernández, 36 ans, chirurgien, enlevé depuis 2954 jours. Et l'on pourrait continuer ainsi... (source : La voix des otages - information : Nueva Esperanza)

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