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24 et 25 décembre 2005 (semaine 52)
 

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2005-12-25 -
QUE SUR TOUTE LA TERRE BRILLENT LA LUMIÈRE ET LA PAIX.

Dans son homélie pour la messe de la nuit de Noël, Benoît XVI a invité les hommes de notre temps à vivre dans la lumière et à devenir des artisans de paix dans le monde.

Des milliers de fidèles catholiques avaient envahi dans la nuit de samedi à dimanche la place Saint Pierre et l'immense nef de la basilique. Une trentaine de cardinaux et devant un parterre de diplomates accrédités au Vatican, de personnalités de la vie politique italienne. Plus un seul carton d'invitation n'était disponible plusieurs jours avant l'évènement, mais des écrans géants installés sur la place Saint-Pierre ont retransmis les images de la célébration pour ceux qui ont eu le courage de braver le froid qui sévissait sur Rome.

La messe était diffusée en direct par les télévisions de 47 pays, dont l'Italie. Dans 39 autres, des télévisions ont acheté les droits pour une diffusion en différé ou pour l'utilisation d'images dans leurs journaux.

Avant la célébration, Benoît XVI était apparu en début de soirée à la fenêtre de son bureau du Vatican pour allumer un "cierge de Noël" symbolisant la paix apportée au monde par la naissance du Christ, et saluer les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre pour une veillée de prière autour d'une crèche géante.

Son homélie commenta les textes scripturaires de la Divine Liturgie de Noël.

"Avec le terme «paix», nous sommes arrivés à la troisième parole-clé de la liturgie de cette sainte Nuit. L’Enfant qu’Isaïe annonce est appelé par lui «Prince de la paix». On dit de son règne: «La paix n’aura pas de fin». Aux bergers sont annoncées dans l’Évangile la «gloire de Dieu au plus haut des cieux» et «la paix sur terre...». Autrefois on lisait: «...aux hommes de bonne volonté»; dans la nouvelle traduction, on dit: «...aux hommes, qu’il aime». Que signifie ce changement? La bonne volonté ne compte-t-elle plus?

"Posons mieux la question: qui sont les hommes que Dieu aime et pourquoi les aime-t-il? Dieu est-il partial? Aime-t-il seulement des personnes déterminées et abandonne-t-il les autres à elles-mêmes? L’Évangile répond à ces questions en nous présentant quelques personnes particulières aimées de Dieu. Ce sont des personnes précises – Marie, Joseph, Élisabeth, Zacharie, Siméon, Anne, etc. Mais il y a aussi deux groupes de personnes: les bergers et les sages de l’Orient, ceux qu’on appelle les rois mages.

"Arrêtons-nous en cette nuit sur les bergers. Quelle sorte d’hommes sont-ils? Dans leurs milieux, les bergers étaient méprisés; ils étaient considérés comme peu fiables et, au tribunal, ils n’étaient pas admis comme témoins. Mais qui étaient-ils en réalité? Ils n’étaient certainement pas de grands saints, si par ce terme nous entendons des personnes de vertu héroïque. C’étaient des âmes simples. L’Évangile met en lumière une caractéristique qui, par la suite, dans les paroles de Jésus, aura un rôle important: c’étaient des veilleurs. Cela vaut avant tout dans le sens extérieur: de nuit, ils veillaient auprès de leurs moutons.

"Mais cela vaut aussi dans un sens plus profond: ils étaient disponibles à la parole de Dieu. Leur vie n’était pas fermée sur elle-même; leur cœur était ouvert. D’une certaine façon, au plus profond, ils L’attendaient. Leur vigilance était disponibilité – disponibilité à écouter, disponibilité à se mettre en route; elle était une attente de la lumière qui leur indiquerait le chemin. C’est cela qui intéresse Dieu. Dieu aime tous les hommes parce que tous sont ses créatures. Mais certaines personnes ont fermé leur âme; son amour ne trouve aucun accès auprès d’eux. Ils croient qu’ils n’ont pas besoin de Dieu; ils ne le veulent pas. D’autres, qui peut-être moralement sont aussi pauvres et pécheurs, souffrent au moins de cela. Ils attendent Dieu. Ils savent qu’ils ont besoin de sa bonté, même s’ils n’en ont pas une idée précise.

"Dans leur cœur ouvert à l’attente, la lumière de Dieu peut entrer et, avec elle, sa paix. Dieu cherche des personnes qui apportent sa paix et qui la communiquent. Demandons-lui de faire en sorte qu’il ne trouve pas notre cœur fermé. Faisons en sorte de pouvoir devenir des porteurs actifs de sa paix – précisément dans notre temps.

Chez les chrétiens, le mot paix a pris ensuite une signification toute spéciale: elle est devenue un nom pour désigner l’Eucharistie. En elle, la paix du Christ est présente. Grâce à tous les lieux où se célèbre l’Eucharistie, un réseau de paix s’étend sur le monde entier. Les communautés rassemblées autour de l’Eucharistie constituent un règne de paix, vaste comme le monde. Quand nous célébrons l’Eucharistie, nous nous trouvons à Bethléem, dans la «maison du pain». Le Christ se donne à nous et nous donne avec cela sa paix. Il nous la donne pour que nous portions la lumière de la paix au plus profond de nous-mêmes et que nous la communiquions aux autres; pour que nous devenions des artisans de paix et que nous contribuions ainsi à la paix dans le monde. Prions donc: Seigneur, réalise ta promesse! Fais que là où se trouve la discorde naisse la paix! Fais que là où règne la haine jaillisse l’amour! Fais que là où dominent les ténèbres surgisse la lumière! Fais-nous devenir des porteurs de ta paix! Amen." (source : Service de presse du Vatican-VIS)

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