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24 et 25 décembre 2005 (semaine 52)
 

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2005-12-25 -
NE JOUONS PAS LES RABAT-JOIE EN CETTE FÊTE FAMILIALE.


Un sondage : Noël fascine encore. La participation à la messe de minuit se stabilise depuis trois ans, Noël est avant tout perçu comme un moment familial, une vision festive qui ne s’oppose pas à la «spiritualité» d’un rendez-vous religieux.

Les cadeaux y sont attendus, surtout comme témoignage d'un lien familial ou amical, solide et durable. Dans le même temps, un Français sur cinq annonce son désir de rejoindre, ce jour-là, la communauté la plus proche – le goût spirituel de Noël revient en force tempérant d'ailleurs son aspect commercial. C’est sans doute le principal enseignement du récent sondage du quotidien "La Croix". Noël est avant tout perçu comme un moment familial plus qu’un rendez-vous religieux, les cadeaux y sont attendus, une vision festive qui ne s’oppose certes pas à la « spiritualité » que les Français attendent de leur fête préférée.

Car ce qui apparaît, au-delà de la dénonciation d’un envahissement commercial, qui est comme une "pollution" selon l'expression de Benoît XVI, c’est peut-être la recherche de sens : neuf Français sur dix trouvent en effet que Noël est devenu trop commercial, six Français sur dix voudraient « plus de spiritualité ». Tendance lourde ? Il faudra reposer à nouveau la question pour l’affirmer, mais une proportion aussi nette dans les réponses ne trompe pas sur une évolution en cours.

Surtout, l’expression de ce désir de spiritualité ne rime pas avec une attitude de rabat-joie. Le besoin de se retrouver en famille ce soir-là domine en effet ce sondage, quelles que soient les opinions et les croyances. Ce besoin de sens va donc de pair avec la chaleur de la fête dont chaque famille détient le vrai secret.

Même si la pratique religieuse habituelle diminue, Noël reste un moment privilégié pour une grande majorité des Français : 78 % d’entre eux se déclarent ainsi très ou assez attachés à cette fête, avec une palme aux catholiques pratiquants réguliers (97 %).

À l’inverse, seuls 7 % ne se déclarent « pas attachés du tout » à Noël : un chiffre qui reste très en dessous du nombre de Français à se déclarer sans religion, proche de 20 % selon les sondages. Dans cette catégorie, 68 % déclarent tout de même leur attachement à Noël, ce qui regroupe des réponses relevant d’autres traditions religieuses, principalement l’islam et le judaïsme (qui, quant à lui, célébrera Hanoukka à partir de lundi).

Analysé maintenant par rapport aux classes d’âges, c’est chez les aînés que l’on relève le plus fort attachement à la fête de la Nativité (79 % des plus de 75 ans, 81 % des 65-74 ans). Mais Noël demeure aussi un moment fort pour les plus jeunes : 24 % des 15-17 ans s’y disent « très attachés», et 55 % «assez attachés».

Enfin, Noël n’échappe pas à la fracture sociale, puisque si toutes les catégories professionnelles s’accordent dans leur attachement à Noël, c’est chez les chômeurs qu’on compte le plus de personnes ne s’y déclarant «pas attachées» (31 %). Beaucoup d’entre eux ont certainement d’autres préoccupations. 

C'est u
ne fête de famille avant d’être une fête religieuse : ainsi apparaît Noël aux yeux de la majorité Français. 69 % l’envisagent en effet comme « un moment à passer en famille » et 45 % comme « une fête pour les enfants », loin devant la conception d’une fête religieuse » (26 %). Mais cette attitude n'est pas une opposition. L'on attend une authentique re-christianisation de Noël.

Il n’y a guère que chez les pratiquants réguliers que la dimension religieuse de Noël l’emporte sur sa dimension familiale (80 % contre 62 %), loin devant la conception d’une fête pour les enfants (26 %). mais au fur et à mesure que la pratique diminue, l’idée d’un Noël « fête de famille » se renforce au détriment de la fête religieuse : 66 % contre 50 % chez les pratiquants irréguliers, 20 % contre 74 % chez les catholiques non pratiquants.

Enfin, si c’est parmi les 25-40 ans qu’on retrouve le plus de Français concevant Noël comme une fête pour les enfants, les 15-17 ans l’envisagent à 90 % comme un moment à passer en famille . Et c’est chez les plus de 65 ans qu’on trouve le plus de Français envisageant Noël comme une fête religieuse.

Cette année, 18 % des Français se rendront à la messe de Noël ce week-end, soit un Français sur cinq. Alors qu’on comptait un Français sur trois en 1992 (sondage BVA-La Croix), on estimait la proportion de Français se rendant à la messe pour Noël à un sur cinq en 2002 et, l’année dernière, un sondage Noos-UPC donnait le chiffre de 16 % (14 % disant qu’ils regarderaient la messe de Noël à la télévision). Après une chute, les chiffres semblent donc se stabiliser.

Si 23 % des catholiques affirment qu’ils iront à la messe de Noël , ce chiffre monte à 82 % pour les pratiquants réguliers (36 % pour les pratiquants irréguliers).

D’une manière générale, les Français sont toutefois moins assidus à Noël que leurs voisins. Ainsi, selon l’institut Emnid, 51 % des Allemands envisagent de se rendre à l’église à Noël (69 % des catholiques et 59 % des protestants). Même chose en Angleterre où l’Église anglicane enregistre, en cette période de l’année, une très forte hausse de la fréquentation de ses églises (lire La Croix du 20 décembre). Selon le Daily Telegraph, 43 % des Britanniques ont l’intention de se rendre à l’église pour Noël : un chiffre en hausse constante (39 % en 2003 et 33 % en 2001). (source : La Croix)

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