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2008-07-27 -
CRITIQUES AUTOUR DE L'ENCYCLIQUE "HUMANAE VITAE"

Le 40e anniversaire de l'encyclique de Paul VI Humanae Vitae provoque aujourd'hui encore des oppositions comme elle avait en son temps "soulevé une opposition sans précédent au sein de l'Eglise catholique", a reconnu l'Osservatore Romano.

Le Vatican a jugé "manifestement infondée" vendredi l'accusation portée par les signataires d'une lettre ouverte au pape selon laquelle l'interdiction de la contraception par l'Eglise catholique aurait contribué à la diffusion du sida.

Une soixantaine d'organisations catholiques, de plusieurs pays européens, américaines et du Brésil appellent en effet le Pape à autoriser la contraception dans une lettre ouverte publiée, le 25 juillet, 40 ans après l'encyclique qui fonde l'interdiction de la contraception par l'Eglise catholique et, lors de sa parution, a profondément divisé l'Eglise catholique.

Catholic for choice (USA), Catolicas por el derecho a decidir (Brésil), Catholic women ordination (GB), David et Jonathan (France), Roman Catholic Women priests (Canada) ont notamment signé ce texte

Les signataires de la lettre ouverte, publiée par le Corriere della Sera, estiment que l'interdiction de la contraception par l'Eglise catholique aurait contribué à la diffusion du sida. Cette encyclique "met la vie des femmes en danger et expose des millions de personnes à contracter le virus du sida".

Ils soulignent que les effets de cette interdiction ont été particulièrement "désastreux dans le sud du monde, où la hiérarchie catholique exerce une influence considérable sur les politiques de planning familial".

Ils réclament le droit pour les catholiques "de planifier leur vie familiale de façon sûre et en toute bonne conscience".

Publiée le 25 juillet 1968, Humanae Vitae avait en son temps "soulevé une opposition sans précédent au sein de l'Eglise catholique", a reconnu l'Osservatore Romano, qui définit ce texte comme une prise de position contre "la contraception par des moyens artificiels, l'hédonisme et les politiques de planification familiale".

Selon l'Osservatore Romano, le texte "surnommé par dérision l'encyclique de la pilule, " apparaît avec le temps "lucide et prémonitoire" face "aux développements inquiétants de l'ingénierie génétique".

En réponse à l'exagération de l'influence accordée à l'encyclique, le porte-parole du Saint Siège, le P. Lombardi a estimé que "l'accusation selon laquelle la position catholique est la cause de la diffusion du sida et donc de douleur et de mort (...) est manifestement infondée".

" La diffusion du sida est totalement indépendante de la confession religieuse des populations et de l'influence des hiérarchies ecclésiastiques, et les politiques visant à combattre le sida fondées principalement sur la diffusion des préservatifs sont largement en échec".

Il souligne en outre que les groupes signataires de la lettre ignorent l'amour, sujet principal de l'encyclique, "qui semble ne les intéresser en rien".

Il n'hésite pas à dire, sur un ton inhabituel pour le P. Lombardi :
"Il est évident qu'il ne s'agit pas d'un article exprimant une position théologique ou morale mais d'une propagande payée en faveur de l'usage des contraceptifs".

Dans cette polémique, il est bon de relire le document publié par la Conférence des évêques de France, CEF, lors de la parution de l'encyclique, en 1968. Pour les principaux passages du document de la CEF.

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