16.12.02 - France : Correspondre aux réalités.
Les
évêques de France annoncent officiellement que l'Eglise de France vient
de proposer au Saint-Siège la restructuration des provinces ecclésiastiques,
restructuration acceptée par Rome.
Depuis plusieurs années, la conférence des évêques
de France, sans bruit, avait poursuivi son étude de la refonte
de ses structures interdiocésaines dans le but d'une plus grande
collaboration entre les diocèses.
L'Eglise catholique en France voulait éviter que le découpage
auquel elle pourrait procéder ne soit pas une simple opération
administrative, mais soit à l'origine d'une dynamique qui la
rende plus proche de la réalité humaine.
La base même en est l'existence des 93 diocèses de la métropole.
Les limites de 74 d'entre eux correspondent à celles des départements.
Dans le même temps, se superposant aux diocèses, existaient
des archevéchés comme Rennes, Rouen, Paris, Bordeaux,
Auch, Cambrai, etc ... dont le statut canonique n'est pas constitutif
d'un véritable maillage apostolique.
Devant les impératifs d'une meilleure collaboration entre diocèses,
il fut décidé en 1961 la création de régions
apostoliques, dont certaines, jusqu'à aujourd'hui, regroupaient
jusqu'à 3archévéchés, comme celle du Midi,
avec Toulouse, Auch, Albi, et 12 diocèses. La plus originale
est celle du Nord qui compte 13 diocèses dont celui de Langres
(Haute-Marne) en même temps que celui d'Evreux, (Eure) et de Lille
(Nord) dont l'évêque est aussi archevêque.
Les 15 nouvelles provinces vont prendre la suite des 9 régions apostoliques
mises en place en 1961, comme le lieu habituel de la concertation entre
diocèses. Les nouvelles provinces formeront ainsi le cadre institutionnel
du travail en commun des évêques de diocèses proches et de ceux qui
participent à la charge pastorale.
Le contour de ces nouvelles provinces a été défini pour mieux prendre
en compte les réalités administratives, économiques et culturelles et
pour adapter les fonctionnements aux besoins de la mission de l'Eglise.
Avec ce nouveau découpage, les évêques ont souhaité, disent-ils dans
leur communiqué : être plus proche de la vie des hommes et des
femmes d'aujourd'hui, favoriser le travail en commun et l'entraide entre
les diocèses, permettre un exercice plus effectif de la collégialité
entre les évêques, c'est-à-dire de leur responsabilité commune au service
de la mission de l'Eglise.
En 1999, dans un entretien accordé au quotidien français
"Le Figaro", Mgr Gérard Defois, archevêque de
Lille et sociologue, qui a une grande expérience de la vie de
l'Eglise en France, avait exposé les problèmes que posait
cette redéfinition de la carte des diocèses français.
La Conférence des évêques prit pour base de sa réflexion,
le solide mémoire de Mme Elisabeth Abbal intitulé "Le
territoire des diocèses de France, réalités, perspectives
et approches canoniques." Considéré comme un "brûlot"
au jour de sa publication, il était devenu un document incontournable.
A sa lumière, les évêques, sous la conduite de Mgr
François Garnier, archevêque de Cambrai, et dans une totale
discrétion, ont répondu aux questions qui leur étaient
posées. Réticents à l'idée d'un redécoupage,
ils proposaient de nouvelles formes de collaboration entre les territoires
dont ils ont la responsabilité pastorale.
Le document d'Elisabeth Abbal date de 1997. Il reste pleinement d'actualité
car les réaménagements qu'il suggèrait sont un
des moyens de redonner vie aux diocèses tout en permettant souplesse
et travail en commun. Ils se retrouvent dans la nouvelle organisation
des structures que le Vatican vient d'accepter pour une période
expérimentale de cinq années.
Nous donnons par ailleurs le communiqué
de la conférence épiscopale et le
texte officiel créant les nouvelles provinces.
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques de France
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