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La levée de l'excommunication des évêques de la FSSPX
 

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2009-01-28 -
FSSPX
LA POSITION DES ÉVÊQUES FRANÇAIS

Mgr Gardès, archevêque d'Auch,- Mgr Simon, archevêque de Clermont-Ferrand. - Mgr Garnier, archevêque de Cambrai. - Mgr Aillet, évêque de Bayonne. - Mgr Aumônier, évêque de Versailles - Pour Paris, Bordeaux et Lyon.

Nos amis juifs peuvent être meutris.

Mgr Maurice Gardès, archevêque d’Auch et en charge du dialogue judéo-chrétien, ne cache pas son « étonnement » devant les déclarations de Mgr Williamson prononcées récemment sur une chaîne de télévision suédoise. "Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz", avait notamment déclaré l'évêque intégriste britannique.

" Ces déclarations, dit Mgr Gardès, vont à l’encontre de tout le travail entrepris depuis le Concile en direction de nos frères juifs. On ne peut être chrétien en niant l’anéantissement de 6 millions de juifs. Nos amis juifs ne peuvent que se sentir méprisés par la décision de l’Église d’accepter en son sein un évêque qui défend une thèse négationniste."

" Quelles exigences ont été posées ? ajoute Mgr Gardès. Quelles conditions ? Je ne sais pas. Il est étonnant que la décision n’a pas été accompagnée de manière explicite de l’énoncé de conditions."

Serais-je excommunié par eux à la messe chrismale ?

Le signe de la communion ecclésiale autour de l'évêque est la concélébration de la messe chrismale , durant la Semaine Sainte est le moment où sont bénies et seulement par l'évêque de l'Église locale (ou diocésaine) les Saintes Huiles des Sacrements, l'huile des catéchumènes, l'huile des malades, et le Saint Chrème, cette huile parfumée qui est réservée pour les onctions de consécration : dans trois sacrements, baptême, confirmation, ordination, et pour la Dédicace d’une église (consécration de l’autel et onction de pierres gravées d’une croix).

Archevêque de Clermont et vice-président de la conférence épiscopale, Mgr Hippolyte Simon risque une hypothèse paradoxale : « Le pape a accordé aux intégristes tout ce qu’ils veulent sur la forme des rites, mais sur le fond, sur le Concile, lorsqu’il a affirmé qu’il n’existe pas deux rites, mais deux formes d’un même rite, il a ruiné leur argumentaire. »

Vatican II reste donc à accepter dans sa totalité. : « Suis-je encore excommunié par eux ? », risque Mgr Simon, pour qui le test de cet éventuel retour, incertain à ses yeux en raison des dissensions internes des lefebvristes, restera leur concélébration autour de l’évêque pour la messe chrismale.

"Calomniés de manière hautaine et orgueilleuse depuis 40 ans"

Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, évoque la souffrance de tous ces prêtres et fidèles, qui, sans bruit, ont témoigné da la grâce du Concile.

Il voit dans ce geste de la réconciliation une "épreuve pour beaucoup de prêtres et de laïcs, qui s’épuisent à faire passer le vrai sens de Vatican II. Ils souffrent car ils se sont sentis calomniés de manière hautaine et orgueilleuse. "

Il reconnaît : " C’est quand le pardon est le plus difficile qu’il est nécessaire." Mais il espère car la réconciliation suppose l’humilité des deux parties :" je ne la vois pas du côté des intégristes, qui depuis 40 ans, n’ont cessé de mépriser les prêtres et la plupart des évêques. Leur orgueil est écrasant pour ceux qui, dans la fidélité au pape, ont mis en œuvre les orientations du Concile." »

Le décret ne résoud pas tout.

Mgr Marc Aillet, nouvel évêque de Bayonne, qui est issu de la Communauté Saint Martin et qui fut 7 ans vicaire épiscopal puis vicaire général de Mgr Dominique Rey, évêque Fréjus-Toulon, note : « Benoît XVI travaille à l’unité, en direction des chrétiens séparés comme de ce groupe contestataire."

" Le décret ne résout pas tout, mais permet un pas vers la réconciliation. Nous devons l’accueillir avec confiance. Le Saint-Père a dû recevoir des gages."

Réagissant aux propos négationnistes de Mgr Williamson, Mgr Aillet les juge « très graves » : « Mgr Fellay s’en est désolidarisé au nom de la Fraternité Saint-Pie-X. »

Que l'unité se fasse dans la vérité.

Mgr Éric Aumonier, évêque de Versailles, insiste sur l’indispensable unité : « Benoît XVI, comme Jean-Paul II, ne peut se faire à l’idée que subsiste une déchirure dans le tissu de l’Église sans qu’on ait tout essayé pour y remédier et que l’unité se fasse dans la vérité. C’est pourquoi les excommunications ont été levées. » Mais, reconnaît-il, « il faudra du temps pour que tous les catholiques adhèrent de manière ferme et totale au magistère de l’Église tel qu’il s’exprime aujourd’hui. »

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