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22.05.04 - Nouvelles brèves de l'Union européenne.

Père de l'Europe. Le procès diocésain de Robert Schuman (1886-1963), première étape en vue de sa béatification, sera officiellement achevé le 29 mai, après 14 années de procédure, et transmis au Vatican. Ouvert le 9 juin 1990 par l'évêché de Metz, le procès diocésain de Robert Schuman a consisté en une longue et minutieuse enquête sur la vie et l'oeuvre de celui qui est considéré comme l'un des pères de l'Europe. Tous les écrits publics de Robert Schuman mais aussi son courrier personnel ont fait l'objet d'un examen et d'une étude, si nécessaire, ainsi que tout ce qui est relatif à Schuman dans les divers ouvrages et publications. L'abondante documentation recueillie sera aussitôt transmise sous scellés à la Congrégation pour la cause des saints, instance constituée d'évêques et de cardinaux siégeant au Vatican, où se poursuivra l'enquête canonique. Or Toute béatification exige toutefois un miracle authentiquement reconnu, ce qui n'est pas encore le cas. Interrogé par l'AFP le 7 mai sur ce thème, lors d'une visite à Metz, le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical pour la culture au Vatican, avait estimé que "la création de l'Europe était un miracle" qui pourrait être pris en compte pour la béatification éventuelle de Robert Schuman. Biographie de Robert Schumann.

Pèlerinage des peuples. Comme un écho au pèlerinage européen de Saint-Jacques de Compostelle, plusieurs dizaines de milliers de catholiques d'Autriche et de sept anciens pays communistes sont arrivés samedi matin à Mariazell où a commencé un pélerinage européen en présence de plusieurs chefs d'Etat. Ce "pélerinage des peuples" qui fête notamment la réconciliation consacrée par l'élargissement de l'Union européenne se déroule à Mariazell, une station de montagne autour d'une basilique dédiée à la vierge Marie. C'est le point culminant d'une année de "Journées catholiques d'Europe centrale", organisées par les Eglises d'Autriche, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Slovénie. Les présidents autrichien, hongrois, tchèque, slovaque, un membre croate de la présidence bosniaque, le Premier ministre croate, le président de la Commission européenne Romano Prodi ont assisté à la célébration présidée par le cardinal-secrétaire d'Etat Angelo, Mgr Sodano. Une profession de foi pour une Europe chrétienne a marqué samedi le pélerinage : "Nous faisons profession de foi envers les fondements chrétiens de l'Europe qui sont nécessaires pour porter" ce continent après sa réunification récente, a déclaré le cardinal Christoph Schoenborn, archevêque de Vienne. Jean Paul II, par le truchement d'une video projetée sur grand écran, a donné sa bénédiction personnelle en allemand. Douze cardinaux, 130 évêques et plus d'un millier de prêtres ont participé aux cérémonies qui ont été précédées vendredi soir par une fête pour la jeunesse. Mariazell est un lieu traditionnel de pélerinage pour les pays est-européens.

Eglise réformée de France. L'Eglise réformée de France, qui tient son Synode national annuel à Cognac, a réélu à sa tête le pasteur Marcel Manoël, reconduit comme président du Conseil national pour un nouveau mandat de trois ans. Agé de 59 ans, né à Saint-Jean-du-Gard, haut lieu des Cévennes protestantes, M. Manoël est pasteur depuis 1968. Il est membre du Conseil national de l'Eglise réformée depuis 1986 et président depuis mai 2001. Il est, en outre, membre du Comité central du Conseil oecuménique des Eglises depuis 1998. L'Eglise réformée de France, première dénomination du protestantisme français avec 350.000 membres et 381 paroisses, tient à Cognac son 97e synode. Ont été à l'ordre du jour la gestion de l'Eglise, les problèmes d'actualité comme le mariage homosexuel, la laïcité, le port de signes religieux et la profanation des cimetières juifs. Sont encore inscrits au programme les centres de rétention et les problèmes que rencontre la Cimade, association protestante d'aide aux immigrés.

Les signes religieux. La circulaire sur la laïcité et l'interdiction du port de signes religieux à l'école est publiée samedi au Journal officiel français. Le contenu de cette circulaire est textuellement celui qui avait été soumis pour consultation, lundi, au Conseil supérieur de l'éducation (CSE) qui l'a approuvée par 26 voix pour (8 contre, 6 abstentions et 25 refus de vote). C'est la circulaire d'application de la loi du 15 mars 2004 sur la laïcité. Sa publication au J.O. était nécessaire pour que la législation puisse s'appliquer comme prévu dès la rentrée de septembre dans les écoles, collèges et lycées publics français. Les mesures prévues ne concernent ni les établissements scolaires privés ni les universités. Ainsi sont maintenant interdits clairement les trois signes religieux les plus "ostensibles": le voile islamique recouvrant totalement les cheveux et les épaules des jeunes filles musulmanes, la kippa des garçons juifs, et les "grandes croix" portées par certains chrétiens, les signes "discrets", comme les petits bijoux, étant toutefois tolérés.

Référence chrétienne. Sept pays de l'Union européenne ont adressé vendredi 21 mai une lettre à la présidence irlandaise en faveur de l'inscription d'une référence à la chrétienté dans la Constitution européenne. Les signataires sont : l'Italie, la Lituanie, Malte, la Pologne, le Portugal, la République tchèque et la Slovaquie. La lettre "contient le message que les gouvernements de ces pays considèrent comme prioritaire l'inscription de la tradition chrétienne dans le préambule, afin d'engager la discussion à ce sujet lors des prochaines réunions de la Commission. Pour l'heure le projet de traité affirme seulement que la Constitution s'inspire "des héritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe". Plusieurs pays sur les 25 réclament l'inclusion dans ce préambule d'une référence explicite au christianisme à laquelle s'opposent la France, la Belgique et les pays du nord de l'Europe. (source : presse/cef/fpf/erf/ue)

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