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22, 23 novembre 2004 (semaine 48)
 

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04-11-24 - Ukraine
LA RÉVOLUTION "ORANGE" ET LES ÉGLISES.

L'ensemble des communautés catholiques reconnaissent Viktor Yuchtchenko comme vainqueur des élections et le métropolite gréco-catholique Lyubomyr Huzar a célébré un office liturgique à la Cathédrale Saint Georges de Lviv, à cette intention. Les instances orthodoxes qui sont sous la juridiction du Patriarcat de Moscou, maintiennent leur confiance à Viktor Ianoukovitch, plus proche des Russes. Par contre le "patriarcat de orthodoxe de Kiev", créé sous la dissidence du métropolite Philarète, donne son appui à Viktor Yuchtchenko.

L'évêque auxiliaire catholique latin de Kiev-Jytomyr (Ukraine), Mgr Stanislav Szyrokoradiuk, avertit qu'un bain de sang pourrait bien avoir lieu suite aux élections présidentielles controversées du 21 novembre. Il appelle les gouvernements occidentaux à "réagir à ces intolérables abus de pouvoir" et précise que "les catholiques soutiennent fermement le mouvement national, en priant pour qu'il aboutisse et en le supportant dans la rue".

"Bien que nous voulons la paix, on ne peut pas attendre des gens qu'ils supportent la tricherie électorale. Il y a eu falsification des votes et le peuple a le droit de critiquer et de rejeter cela", a-t-il également ajouté. Le père Boris Gudziak, recteur de l'Université catholique d'Ukraine a en outre déclaré : "Nous avons déjà élu notre président, c'est Iouchtchenko, et personne n'en doute plus."

L'Eglise gréco-catholique d'Ukraine soutient, elle aussi, l'élection de Viktor Iouchtchenko. Elle a appelé le gouvernement à renoncer à la violence et au respect des lois dans la gestion de la crise que connaît le pays. Dans une déclaration signée le 24 novembre par le cardinal Lubomyr Husar, elle accuse indirectement le gouvernement de falsification des résultats du vote, d'information unilatérale durant la campagne présidentielle et d'abus dans l'utilisation de l'appareil étatique.

"Nous avons  déjà élu notre président, c’est Yuchtchenko, et personne n’en doute plus", a  déclaré par exemple le père Borys Gudziak, recteur de l’Université Catholique d’Ukraine, UCU, devant les étudiants et les cadres de l’université.  

Les  étudiants de l’UCU ont pris part aux manifestations à Lviv. 75 étudiants et  cadres de l’université sont partis mardi 23 novembre en autobus vers la  capitale soutenir le choix de la population rassemblée à Kyiv. "Aujourd’hui nous devons déclarer ouvertement notre position en faveur du  soutien des événements à Kyiv. C’est la première fois, depuis l’indépendance  de l’Ukraine, que la population défend activement son choix."

" Nous ne pouvons  pas être « des boucs et des bestiaux » (en référence aux propos tenus par le  candidat soutenu par le régime à l’égard des démocrates), a dit encore le P. Gudziak, car nous avons de la  dignité et nous la défendront. Aujourd’hui nous devons assurer la dimension  spirituelle de la position des Ukrainiens. Nos actions doivent être  coordonnées pour qu’elles ne se dissipent pas dans le courant d’événements qui  se déroulent en Ukraine aujourd’hui."

Mardi, en fin  d’après-midi, la communauté de l’UCU a d'ailleurs rejoint les nombreux fidèles venus prendre part à la liturgie qui était célébrée par l'archevêque majeur des Ukrainiens, Mgr  Lyubomyr Huzar et à la Cathédrale Saint Georges.  Après la liturgie avait lieu une veillée de prière pour la paix.

La commission électorale centrale ukrainienne a annoncé officiellement mercredi la victoire du candidat du pouvoir, le Premier ministre pro-russe Viktor Ianoukovitch, à l'élection présidentielle de dimanche. Selon le président de la commission, Viktor Ianoukovitch a obtenu 49,45% des voix, tandis que Viktor Iouchtchenko en a recueilli 46,61%. Le président ukrainien Léonid Koutchma a rejeté catégoriquement mercredi tout recours à la force pour résoudre la crise en Ukraine, selon l'agence Interfax.

Mais l'opposition restait très mobilisée mercredi soir. "Nous allons chercher un langage commun, nous ferons tout pour qu'une réconciliation ait lieu le plus vite possible" entre les Ukrainiens, a dit Viktor Ianoukovitch. " La proclamation de la victoire de Viktor Ianoukovitch est "illégale", a affirmé Viktor Iouchtchenko. "Nous allons chercher une solution dans une lutte ouverte. Le pouvoir est sur la voie d'une escalade du conflit. Il a rejeté la possibilité d'un dialogue politique", a-t- il estimé. (source et information : AED)

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