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du 8 au 14 juillet 2007 (semaine 28)
 
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2007-07-14 -
LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE FRANCE

Le Frère Michel Mallèvre, dominicain et directeur du Service national pour l’unité des chrétiens des évêques de France, CEF, apporte son éclairage parfois embarrassé sur le nouveau texte, publié par la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Pour lui, le texte publié par la Congrégation pour la doctrine de la foi porte essentiellement sur le sens de l’affirmation conciliaire selon laquelle l’Eglise du Christ "subsiste dans l’Eglise catholique". (Constitution dogmatique sur l’Eglise n° 8).

Et donc, sur l’emploi précis des termes "Eglise" et "Communautés ecclésiales" par le même Concile Vatican II et les textes postérieurs du Magistère. Ils’agit d’un document technique qui s’adresse à des théologiens, capables de reconnaître son genre littéraire particulier.

Une première version du n°8 de la Constitution sur l’Eglise du Concile Vatican II disait que l’Eglise catholique "est" l’Eglise fondée par Jésus-Christ. Ce qui pouvait induire qu’en dehors d’elle il n’y avait rien. A la suite de débats où il fut rappelé que l’Eglise catholique reconnaît le baptême des autres chrétiens et que nous pouvons percevoir l’action de l’Esprit en eux et dans les communautés auxquelles ils appartiennent, il fut décidé de remplacer le verbe "être" par le verbe "subsister".

Mais tous ne lui accordent pas la même portée. "L’Eglise de Jésus-Christ, comme sujet concret en ce monde, peut être reconnue dans l’Eglise catholique". L’Eglise de Jésus-Christ n’a pas disparu avec les divisions des chrétiens : elle n’est pas une réalité en morceaux, ou un idéal qui sera atteint seulement à la fin des temps lorsque les chrétiens seront à nouveau unis.

Dieu est fidèle à son dessein : il a maintenu cette Eglise dans l’histoire et elle est présente dans l’Eglise catholique. Le document explique que le verbe "subsister" entend exprimer plus clairement que les autres Eglises ou communautés ecclésiales ne sont pas dépourvues de valeur ecclésiale. En elles se trouvent de nombreux éléments de sanctification.

"Mais ce document rappelle aussi qu’elles sont affectées par des "manques" par rapport à la conception que nous avons de l’Eglise", explique encore le Frère Mallèvre. D'où la distinction entre les "Eglises" orientales locales séparées, qui ont la succession apostolique mais ne sont pas en communion avec l’évêque de Rome, et le "Communautés ecclésiales" issues de la Réforme protestante du XVI°siècle, qui n’ont pas cet "élément essentiel constitutif de l’Eglise" qu’est la succession apostolique dans le sacrement de l’Ordre, et donc toute la réalité du sacrement de l’Eucharistie.

"Il est vrai qu’il peut y avoir quelque chose de blessant pour des chrétiens de voir refuser à la communauté dans laquelle ils vivent leur foi le titre d’Eglise. Encore une fois, il s’agit ici d’un document technique qui fait une application stricte de la définition rigoureuse de ce qu’est l’Eglise pour le Magistère catholique.

A la question si "un tel texte ne donne pas une image arrogante de l’Eglise catholique", le Frère Mallèvre reconnaît que "c’est la limite d’un texte de ce genre, qui n’est peut-être pas très adapté aux modes de communication actuels.

"Le dialogue œcuménique est encore considéré comme une priorité par l’Eglise catholique." Précisément l’un des apports de ce dialogue oecuménique, c’est d'aider chacun dans ce travail de purification. La conception de l’œcuménisme revenant à l’idée du retour des autres chrétiens dans l’Eglise catholique, n'est pas dans la pensée de Benoît XVI comme il l'a souligné lors de la rencontre œcuménique de Cologne le 19 août 2005. Les affirmations "techniques" du document de la Congrégation pour la doctrine de la foi ne doivent pasnous le faire oublier. (Source : CEF)

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