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du 8 au 14 juillet 2007 (semaine 28)
 

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2007-07-14 -
ÉVITER LES INTERPRÉTATIONS RÉDUCTRICES

Ce document veut éviter les interprétations erronées et réductrices de l’enseignement de Vatican II sur la nature de l’Eglise, explique le secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, Mgr Angelo Amato, à Radio Vatican.

Ce nouveau document est accompagné d’un commentaire officiel. Il
est particulièrement important pour le dialogue œcuménique et s'attache à préciser le sens théologique du verbe « subsister » dans l’expression conciliaire de Lumen Gentium:

« Elle est l'unique Eglise du Christ que, dans le Symbole, nous reconnaissons comme une, sainte, catholique et apostolique, que notre Sauveur, après sa résurrection remit à Pierre pour qu'il la paisse (Jn 21, 17). C'est elle que le même Pierre et les autres Apôtres furent chargés par lui de répandre et de guider (cf. MI 28, 18 ss), elle enfin qu'il établit pour toujours 'colonne et soutien de la vérité' (I Tim. 3, 15).

Cette Eglise, constituée et organisée en ce monde comme une communauté, subsiste dans ('subsistit in') l'Eglise catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques en communion avec lui. Dans le même temps, hors de cet ensemble, on trouve plusieurs éléments de sanctification et de vérité qui, en tant que dons propres à l'Eglise du Christ, invitent à l'unité catholique » (n. 8).

« Face à des interprétations erronées ou réductrices de la doctrine conciliaire, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi entend rappeler la signification authentique de l’expression 'subsistit in' qui se trouve dans la constitution dogmatique dur l’Eglise, Lumen Gentium ».

Pour ce qui est du terme « réponses » dans le titre du document, Mgr Amato précise: « C’est un genre qui n’implique pas des argumentations très articulées, propres par exemple, aux Instructions et aux Notes doctrinales. Dans notre cas, au contraire, il s’agit de quelques réponses brèves aux doutes relatifs à la correcte interprétation du concile. Concrètement, ce sont 5 questions et 5 réponses synthétiques qui se limitent à rappeler le magistère pour offrir une parole sûre en la matière ».

« La première question, résume Mgr Amato est de savoir si le concile œcuménique Vatican II a changé la doctrine antérieure sur l’Eglise. La congrégation répond en affirmant que le concile œcuménique Vatican II n’a pas voulu changer et n’a pas, de fait, changé cette doctrine, mais il a seulement voulu la développer, l’approfondir et l’exposer plus amplement, comme l’affirme avec clarté Jean XXIII au début du concile: 'Le concile (…) veut transmettre la doctrine catholique de façon pure et intègre, sans atténuation ni déformation' ».

Pour ce qui est de l’expression « subsiste », Mgr Amato explique: « La réponse de la congrégation cite le concile, et dit que le Christ a constitué sur la terre une seule Eglise : 'Cette Eglise (…) subsiste dans l’Eglise catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques en communion avec lui'. La subsistance indique la continuité pérenne, historique, et la permanence de tous les éléments institués par le Christ dans l’Eglise catholique, dans laquelle concrètement se trouve l’Eglise du Christ sur cette terre ».

« En réalité l’expression 'subsiste dans' réaffirme la pleine identité de l’Eglise du Christ avec l’Eglise catholique, et ne change pas la doctrine catholique sur l’Eglise. Mais elle exprime plus clairement comment, en dehors de l’Eglise, il n’y a pas de vide ecclésial, mais que l’on trouve de 'nombreux éléments de sanctification et de vérité', 'qui, en tant que dons propres de l’EglEse du Christ, poussent à l’unité catholique ».

Pour ce qui est de l’attribution du terme "Eglises" aux Eglises orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise de Rome, Mgr Amato renvoie au décret conciliaire sur l’Œcuménisme, « Unitatis Redintegratio », qui affirme: « Ces Eglises, bien que séparées, ont de vrais sacrements, surtout en vertu de la succession apostolique: le Sacerdoce et l'Eucharistie, qui les unissent intimement à nous, une certaine 'communicatio in sacris' et elles méritent donc le nom d’Eglises particulières ou locales, et sont appelées 'Eglises soeurs des Eglises particulières catholiques'. Il faut cependant préciser que la communion avec l’Eglise catholique, dont le chef visibile est l’évêque de Rome, et Successeur de Pierre, n’est pas un complément extérieur à l’Eglise particulière, mais un de ses principes constitutifs internes. La condition d’Eglise particulière, dont jouissent les vénérables Communautés chrétiennes d’Orient, se ressent d’une certaine carence ».

Pour ce qui concerne les Communautés chrétiennes issues de la Réforme du XVIème siècle, Mgr Amato reconnaît une « blessure beaucoup plus profonde »: « Surgies après un millénaire et demi de tradition catholique, ces communautés n’ont pas conservé la succession apostolique dans le sacrement de l’Ordre, se privant ainsi d’un élément constitutif essentiel de l’Eglise. A cause du manque de sacerdoce ministériel, ces communautés n’ont pas conservé la substance authentique et intégrale du mystère eucharistique. C’est pourquoi, selon la doctrine catholique, elles ne peuvent pas être appelées 'Eglises' au sens propre », même si elles entendent s'appeler ainsi.

Mgr Amato a tiré trois conclusions de ce document sur l’Eglise:

"Avant tout, il y a continuité entre la doctrine traditionnelle, la doctrine conciliaire, et la doctrine préconciliaire. Le nouveau visage de l’Eglise n’implique pas de rupture, mais une harmonie avec une compréhension toujours plus adéquate de son unité et de son unicité.

"
En deuxième lieu, en dépit des divisions, l’unique Eglise du Christ subsiste historiquement dans l’Eglise catholique. Il n’est pas pour autant correct de penser que l’Eglise du Christ n’existerait plus en aucun lieu aujourd’hui ou qu’elle existerait seulement de façon idéale, c’est-à-dire en devenir, dans une convergence à venir, ou une réunification des différentes Eglises soeurs, souhaitée et promue par le dialogue. Par le terme 'subsistit', le concile voulait exprimer la singularité, la non possibilité de multiplicité de l’Eglise du Christ: il existe l’Eglise en tant qu’unique sujet dans la réalité historique.

" En troisième lieu, l’identification de l’Eglise du Christ dans l’Eglise catholique ne doit pas être compris comme si en dehors de l’Eglise catholique il y avait un 'vide ecclésial', à partir du moment où, dans les Eglises et communautés ecclésiales séparées, il y a d’importants 'éléments de l’Eglise' (elementa Ecclesiae).

" En conclusion, en éliminant les interprétations erronées sur l’Eglise, les 'responsa' contribuent à renforcer le dialogue œcuménique, qui, en plus de l’ouverture aux interlocuteurs, doit encore sauvegarder l’identité de la foi catholique. Ce n’est qu'ainsi que l’on pourra arriver à l’unité de tous les chrétiens en un 'seul troupeau et un seul pasteur' (Jn 10, 16) et guérir les blessures qui empêchent encore à l’Eglise catholique la réalisation plénière de son universalité dans l’histoire". (source : Service de presse du Vatican)

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