Pendant
l'Avent, l'esprit de la liturgie nous entraine à pouvoir bénéficier de l'annonce
joyeuse de notre libération prochaine selon ce que l'Ange dit aux bergers
de Bethléem : " Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce la bonne
nouvelle d'une grande joie, qui sera pour tout le peuple ".
La grâce de l'Avent, en nous libérant de la peur, nous montre nettement
les chemins du salut révélés par Jésus et nous assure de notre union avec lui
; aussi, sûrs de l'amour de Dieu et forts des oeuvres de religion (prière,
jeûne, aumône), nous laissons se concevoir en nous cette allégresse, faite
de reconnaissance et d'intense désir de la venue du Verbe de Dieu dans le
coeur des hommes de bonne volonté.
Notre coeur devient alors comme celui de notre père Abraham qui, malgré les
tribulations de sa vie errante, selon la parole même du Seigneur, " exultait
à la pensée de voir mon jour à moi ; et il l'a vu et il s'est réjoui ".
Il doit se réjouir avec les accents bibliques du Magnificat de Marie, la
très pure et très sainte Mère de Dieu. Dans son allégresse, remontent à
sa mémoire les nombreux textes de la Bible que sa méditation inscrivait
en son coeur.
Nous attendons la venue du Seigneur Jésus. Ce n'est pas un pur symbole,
une expression pour situer le déroulement d'une période de l'histoire du
salut. Le Christ vient à nous en tout temps et même il demeure en nous.
Mais cette approche et cette présence éternelles du Christ prennent, dans
le temps de l'Avent, un aspect spécial. Elles acquièrent en quelque sorte
un caractère " intensif ". Une grâce spéciale de " venue " du Seigneur nous
est offerte. Le Seigneur nous était déjà présent, mais la grâce de l'Avent
nous permet de prendre une conscience plus vive et toute nouvelle de cette
présence. Il se fait connaitre comme voulant être avec nous et comme nous
invitant à mieux nous adapter à son intimité.
" Viens, Seigneur Jésus ! " Si ce cri d'appel est prononcé par nous avec
sincérité et ferveur, il devient une véritable ascèse. En effet l'espérance
et l'attente du Seigneur prennent alors une place croissante dans notre
vie. Chaque jour de l'Avent, ce " viens ! " nous emplit davantage. Il est
prononcé avec un accent plus puissant et il refoule au loin les pensées,
les images, les passions immédiates incompatibles avec la venue du Christ.
Même proféré d'une manière plus ou moins imparfaite, cet appel, ce " viens
! ", nous purifiera et nous enflammera. Il donnera é notre prière, au cours
de l'Avent, sa nuance spéciale. Il sera l'intensification, l'objectivation
d'une approche et d'une présence éternelles. " Viens, que je te sente en
moi, que le monde entier sente Ta présence ! "
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