Le nom de Ruthénie était jadis utilisé pour nommer la Rus' de Kiev — dont il tire son origine, via le latin Ruthenia. Il est actuellement utilisé pour désigner les régions peuplées par des populations qui parlent encore ruthène, dans sa variante carpato-rusyn, notammenaux aux limites de la Pologne, de la Hongrie, de la République tchèque et de la Slovaquie.

Les Ruthènes ne sont pas reconnus en tant que tels par le pouvoir ukrainien et l'ukrainisation entreprise par Staline, en 1946, fait qu'ils ne se reconnaissent plus comme Ruthènes, mais comme Ukrainiens.

Cette région tchèque, partie de la Ruthénie a changé plusieurs fois de mains au XXème siècle : elle a appartenu à la Hongrie, à la Tchécoslovaquie, puis de nouveau à la Hongrie et ensuite annexée à l'Ukraine.

Ils se sont rattachés à l'Église catholique romaine au XVIIème siècle. En 1646, la Ruthénie subcarpathique faisait alors partie du royaume de Hongrie. L'Union d'Oujgorod désigne la décision en 1646 de 63 prêtres orthodoxes de Ruthénie subcarpathique de se placer dans la juridiction de l'Église de Rome, union qui est le pendant ruthène de l'Union de Brest. Elle marque ainsi la naissance de l'Église grecque-catholique ruthène, Église unie à Rome de rite byzantin.

Lors de la signature des traités, à la fin de la guerre en 1919, les Alliés avaient exigé un statut d'autonomie à l'intérieur de la Tchécoslovaquie. La Ruthénie devait posséder sa propre diète et disposer de représentants à l'Assemblée nationale tchécoslovaque. Le premier point ne sera pas respecté par les dirigeants tchèques.

Du point de vue religieux, le rattachement de la Ruthénie à la Tchécoslovaquie fut insolite à plusieurs titres. On intégrait ainsi une région de rite grec orthodoxe à un pays de tradition catholique romaine sinon hussite.

Actuellement, en République tchèque, l'Église catholique ruthène compte 7.000 fidèles et 50 prêtres, la plupart mariés, selon la tradition orientale.