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Le
temps de Dieu
Chaque
dimanche
Un saint au quotidien
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Au centre de la vie liturgique, comme son coeur et son sommet, se trouve
Pâques. C'est la porte ouverte, chaque année, sur la splendeur
du Royaume du Christ, l'avant-goût de la joie éternelle
qui nous attend, la gloire de la victoire qui déjà, bien
qu'invisible, remplit toute la création.
Le temps du Carême n'est pas une fin en soi. Il nous ouvre sur
la mort et la résurrection du Christ. Il nous conduit avec Lui
et avec nos frères dans cette union trinitaire qui est le mystère
même de notre vie en Dieu.
C'est en cela qu'il se distingue de tout autre temps de jeûne
et de purification vécue dans d'autres confessions religieuses
ou dans les pratiques des sagesses orientales. Il est une préparation
au temps pascal, qui nous appelle à revivre en nous-mêmes
et dans la communauté ecclésiale, la mort et la Résurrection
du Seigneur. "Croyez à la Bonne Nouvelle", Vivez dans
la foi de la Parole de Dieu.
En fait, en raison de notre faiblesse et de l'impossibilité où
nous sommes de vivre constamment de foi, d'espérance et de charité,
nous ne pouvons être au niveau auquel le Christ nous a élevés
lorsqu'il a dit :"Cherchez avant tout le Royaume de Dieu et sa
justice."
Si nous en prenions conscience, nous comprendrions ce que recouvre la
réalité de Pâques et pourquoi elle nécessité
et présuppose le Carême.
Dès les premiers
siècles.
Cette observance n'a pas été
décrétée, un beau jour, par une autorité
ou par des décrets conciliaires. Elle est venue spontanément
au cours du temps, émergeant du sens même de la vie chrétienne.
On le voit d'ailleurs dès les premiers siècles, avec les
différentes pratiques qui se trouvent alors, autres à
Alexandrie, autres à Rome.
C'est au Concile de Nicée que l'on voit apparaître la prescription
du "Carême pascal". A partir de ce moment, les Pères
de l'Eglise, d'accord avec la législation civile de Byzance,
en explique les motifs au point que tribunaux et théatres étaient
fermés. Par la liturgie, l'Eglise accumulait de nouvelles énergies
pour renaître à une vie sainte avec le Christ ressuscité
et triomphant.
Les futurs baptisés
ou catéchumènes. Ce temps de
préparation "dans le jeûne et la prière"
était le temps où les catéchumènes se préparaient
à recevoir le baptême durant la nuit pascale. Les pénitents
publics s'y associèrent pour y retrouver la grâce pascale
qu'ils avaient reçue depuis longtemps peut-être.
Durant ces jours, soit au début du carême, soit au 4ème
dimanche, les catéchumènes les mieux disposés et
les plus instruits, présentés par leurs parrains et marraines,
donnaient leur nom à l'évêque pour être admis
au baptême. Ces noms étaient enregistrés après
examen de leurs véritables dispositions, d'où le nom de
"scrutins". Chaque fois un rite baptismal leur était
accordé : imposition des mains, enseignement du "Notre Père",
bénédiction des oreilles et des lèvres, récitation
du "credo".
Notre baptême.
La communauté chrétienne était
présente pour les accueillir et s'y unissait en renouvelant ce
qui avait été sa démarche baptismale, en se réconciliant
avec Dieu et avec les frères pour célébrer Pâques
dans la paix et dans la joie.
Lorsque l'Eglise ne baptisa plus des adultes et que l'institution du
catéchuménat disparut, le sens fondamental du Carême
demeura le même. Car, bien que nous soyons baptisés, ce
que nous pensons et trahissons constamment, c'est précisément
ce que nous avons reçu au baptême.
C'est pourquoi Pâques est notre retour annuel à notre baptême,
tandis que le Carême est notre préparation à ce
retour, l'effort lent et soutenu pour, finalement, accomplir notre propre
"passage", notre pâque, dans la Vie Nouvelle en Christ.
Chaque année, le Carême et Pâques nous font redécouvrir
une fois de plus et recouvrer ce que le passage baptismal, à
travers la mort et la résurrection, avait opéré
en nous. A Pâques, nous célébrerons la Résurrection
du Christ comme quelque chose qui est arrivé et qui nous arrive
encore.
"Nous avons été ensevelis avec le Christ, dans sa
mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous
vivions ous aussi dans une vie nouvelle." (Romains 6. 4)
La purification
du Désert.
Dans le même temps, l'Eglise unit ce temps privilégié
à la démarche du Seigneur au seuil de sa vie publique,
lorsqu'il se dégagea du mal qui le harcelait pour donner à
sa mission son véritable sens : celui de l'absolu de Dieu à
qui appartiennent le règne, la puissance et la gloire.
Le Carême étend ainsi à toute l'Eglise le mystère
des Quarante jours du Christ au désert. Les chrétiens
sont appelés à partager ainsi quelque chose de la vie
du Seigneur pour le salut du monde. Ce qu'il a fait, nous nous efforcerons
de le faire à notre tour. Non seulement individuellement et personnellement,
mais en Eglise.
La liturgie elle-même est dépouillée d'exubérance,
d'alleluia, de fleurs.
Les Cendres
Pour souligner l'entrée en Carême,
en ce mercredi qui l'ouvre, s'est développé le geste symbolique
de l'imposition des cendres. A l'origine, seuls ceux qui avaient gravement
péché, recevaient "le sac et la cendre" pour
se vêtir durant ce temps qui préparait leur réintégration
dans la communauté chrétienne.
A partir du 10ème siècle, ce geste fut étendu à
tous les fidèles, d'une manière réduite. Il marquait
aussi le début d'une démarche de conversion, de retournement
et d'effort sur soi pour se tourner vers le Seigneur. Ce retournement
est le sens même du terme "pénitence".
"Souviens-toi que tu es poussière..."
Mais jamais seuls.
Notre purification, tout autant que le jeûne, n'est ni un châtiment
que nous nous imposons, ni la conséquence d'une famine. Ils veulent
être un témoignage de ce qui est l'essentiel de notre vie
spirituelle : l'amour de Dieu qui surpasse tout don matériel,
l'amour de nos frères par la charité fraternelle vécue.
C'est notre coeur que Dieu veut purifier, guérir et sanctifier
par le silence et la prière, par le partage et la communion fraternelle.
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