|
.
DIXIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (SAMEDI 8 OCTOBRE 2005 - MATIN)
S. Exc. Mgr. Berhaneyesus Demerew SOURAPHIEL, C.M., Métropolite d'Addis Abeba, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil de l'Église Éthiopienne (ÉTHIOPIE)
Les pays de la Corne de l’Afrique - Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie et la Somalie - ont constamment faim des fruits de l’Eucharistie: justice, paix et amour que seul notre Seigneur Jésus-Christ peut donner. Parce qu’ils ne sont pas considérés comme importants par les nations les plus puissantes du monde, ils se trouvent dans un état constant d’instabilité, de guerre, de disette et de famine.
La tension continuelle entre l’Érythrée et l’Éthiopie concernant leurs zones frontalières conflictuelles semble sans solution de la part de la communauté internationale. Mais considérons également la Somalie, un pays privé de gouvernement central depuis quatorze ans! Dans l’ensemble du pays, il y a seulement quatre religieuses qui ont la garde du seul Tabernacle du Seigneur caché à Mogadiscio. La Somalie est devenue un port franc et libre pour le trafic d’armes de petit calibre dans toute la Corne de l’Afrique et en Afrique centrale.
Ce n’est qu’à travers l’Eucharistie, le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus-Christ que la véritable réconciliation et la paix peuvent être construites et soutenues.
La célébration de l’“Eucharistie dominicale” présuppose qu’il y ait un “Dimanche” établi - le Jour du Seigneur - et que l’Eucharistie puisse être célébrée librement les dimanches.
Dans certaines parties du monde, cela n’est pas possible, comme par exemple en Arabie Saoudite ou en d’autres pays musulmans. Le dimanche est un jour de travail et l’Eucharistie n’est pas célébrée dans la mesure où il n’existe ni églises ni prêtres ou, tout simplement, parce qu’il n’y a pas de liberté religieuse.
De nombreux Chrétiens d’Éthiopie et d’Érythrée travaillent et vivent dans des pays musulmans. Ce sont pour la plupart des Chrétiens appartenant aux Églises orthodoxes Tewahdo d’Éthiopie ou d’Érythrée. Ils se rendent dans ces pays la plupart du temps pour travailler comme domestiques, ou bien pour s’occuper des enfants ou des personnes âgées. Je ne dispose pas des statistiques relatives à ces Chrétiens qui se rendent en Arabie Saoudite, au Yémen, dans les Pays du Golfe et dans d’autres pays à majorité musulmane. Ils sont des centaines de milliers. Seulement à Beyrouth, on trouve plus de 20.000 travailleurs éthiopiens. Nous sommes reconnaissants à la Caritas libanaise pour l’aide qu’elle offre à ces Chrétiens.
Avant de se rendre dans les pays musulmans, ils ont l’obligation de changer leurs noms chrétiens en noms musulmans et, en particulier, les femmes doivent s’habiller selon les habitudes musulmanes. Une fois parvenus à destination, leurs passeports sont retenus et ils sont soumis à toutes sortes d’abus et de formes d’exploitation. Nombre d’entre eux sont forcés par les circonstances à devenir musulmans.
Ils sont contraints de se rendre dans ces pays musulmans du fait de la pauvreté de leurs propres pays et parce que les portes d’autres pays chrétiens leur sont fermées. Nous savons que de nombreux Chrétiens africains meurent en traversant le Sahara ou la Mer Méditerranée pour se rendre dans les pays chrétiens d’Europe et d’Amérique.
C’est la pauvreté qui les force à abandonner leur héritage chrétien, leur culture chrétienne et même leur dignité humaine.
Ils se voient nier le droit d’exprimer leur religion : la célébration de l’Eucharistie et la Messe du Dimanche. Il s’agit de l’une des persécutions religieuses des temps modernes.
Je demande aux Frères du Synode, en particulier à ceux qui exercent leur ministère dans les pays musulmans où de pauvres Chrétiens se rendent pour trouver du travail, d’étendre leur charge pastorale à ces Chrétiens et de demander aux gouvernements musulmans de respecter la liberté religieuse des Chrétiens. (VIS)
Retour
déroulement quotidien du synode accueil
|