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du 25 au 27 février 2009 (semaine 09)
 

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2009-02-27 -
CETTE LETTRE NE PEUT SATISFAIRE LE SAINT-SIÈGE

Les regrets formulés le 26 février par l'évêque intégriste Richard Williamson pour ses propos négationnistes ne correspondent pas à l'exigence qui lui a été faite de les retirer "sans équivoque et publiquement", a déclaré le P. Lombardi sur Radio-Vatican.

Le porte-parole du Saint-Siège a souligné que la lettre de regrets de Richard Williamson "ne semble pas respecter les conditions" formulées le 4 février par le Vatican, selon lequel l'évêque "devra prendre de façon absolument sans équivoque et publique ses distances avec ses positions concernant la Shoah".

En outre la manière dont cette lettre a été publiée indispose les services du Vatican. "Elle n'est adressée, relève le P. Lombardi, ni au Saint Père ni à la commission Ecclesia Dei", chargée par le Vatican de négocier avec les intégristes, mais par un agence romaine privée l'agence Zenit, proche des Légionnaires du Christ. Or cette agence avait affirmé le jeudi 26 février avoir reçu cette lettre de la commission Ecclesia Dei.

Certes l'évêque demande "pardon devant Dieu" à tous ceux qu'il a blessés pour ses déclarations mais il n'y parle ni de la Shoah ni des juifs.

Des dirigeants des communautés juives d'Allemagne et d'Italie ainsi que des représentants d'associations catholiques ont estimé vendredi que les "regrets" de l'évêque intégriste ne changeaient rien à ses idées négationnistes. Il regrette seulement sa manière d'agir.

Hans Joachim Meyer, le président du Comité central des catholiques allemands (ZdK), a également estimé que les excuses de Williamson n'étaient "en aucun cas satisfaisantes". "Une telle personne n'a pas le droit d'assumer des responsabilités" au sein de l'Eglise, a souligné M. Meyer.

"En omettant de retirer clairement ses mensonges outranciers, Williamson a une nouvelle fois montré qu'il est un antisémite convaincu et un négationniste incorrigible", a jugé dans un communiqué Charlotte Knobloch, présidente du Conseil central des juifs d'Allemagne.

"Williamson n'a en aucun cas retiré ses thèses mensongères sur l'Holocauste, il a juste regretté que ses paroles aient eu des conséquences dommageables", a renchéri Dieter Graumann, vice-président de cette institution, critiquant des "propos tordus".

L'évêque, qui avait nié l'existence des chambres à gaz et estimé que "pas un seul" juif n'y avait péri, explique maintenant s'être basé sur "des preuves datant d'il y a 20 ans (...) comme si on avait mis en doute l'existence de l'Holocauste il y a 20 ans!", s'est emporté M. Graumann.

"C'est une offense brutale, haineuse et barbare, un mépris pour toutes les victimes de l'Holocauste, et cela montre bien qui il est: il n'a absolument rien appris, il est évident qu'il n'a rien changé à son opinion", a-t-il ajouté dans une autre interview à la chaîne N24. (source : Radio-Vatican et KNA)

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