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FlashPress - Infocatho
8 et 9 novembre 2004 (semaine 46)
 

04-11-09 - Colombie
LA PASTORALE DES POPULATIONS INDIGÈNES.


L’Église de Colombie organise une Rencontre Nationale de Pastorale indigène à la recherche de nouveaux critères qui orientent la présence de l’Eglise dans la pastorale des populations indigènes colombiennes, soumises à des violations continues de leurs droits, et sérieusement menacées par le conflit armé.

Face à la situation dramatique dans laquelle se trouvent plus de 800.000 indigènes colombiens, en raison surtout du conflit armé, elle organise cette rencontre dans le but "d’écouter les indigènes, de réfléchir sur le chemin d’évangélisation et de solidarité, de mettre en commun les multiples et différentes expériences, et, en partant d’un profond respect envers les cultures et l’autonomie des populations indigènes, de découvrir de nouveaux critères pour orienter la présence et le service de l’Eglise".

La rencontre a été organisée par la Section Ethnies de la Conférence Episcopale de Colombie, et aura lieu du 13 au 15 novembre prochains au siège de la Conférence Episcopale ; elle verra la participation des Evêques des circonscriptions ecclésiastiques où il y a des indigènes, des délégués de la pastorale indigène, de religieux et de prêtres indigènes, et des agents pastoraux qui travaillent dans la pastorale indigène.

Quatre questions sont soumises à la réflexion des participants : "Analyse de la réalité indigène aujourd’hui" (M. Gabriel Muyoy, Défenseur du Peuple Indigène) ; "Projet NASA, identité et jeunesse" (Père Antonio Bonamoni) ; "La Bienheureuse Mère Laura Montoya et les Indigènes" (Sœur Blanca Pérez) ; "L’Eglise et les Indigènes" (Mgr Bellarmino Correa Yepes).

Les objectifs de cette rencontre, comme l’écrit le Père Antonio Villari, Directeur de la Section Ethnie de la Conférence Episcopale de Colombie, sont les suivants : « Ecouter la voix des indigènes pour examiner ce qu’ils attendent de l’Eglise, et donner ensuite témoignage de leur réalité à la face de la société ; réflechir et dialoguer sur la réalité que vivent les communautés indigènes ; approfondir la connaissance des enseignements du Magistère sur la Pastorale Indigène ; suggérer des défis et des lignes pastorales destinés à attirer l’attention envers les communautés indigènes dans chaque Diocèse ; dresser un projet de pastorale indigène pour la Colombie ».

Le Père Antonio Villarino déclare en outre : « Les groupes ethniques continuent à être victimes de violations de leurs droits civils et politiques ; et en particulier du droit à la vie, mais aussi de discrimination raciale, d’intolérance et d’exclusion sociale. Le conflit armé aggrave encore plus cette situation, et menace l’existence même de 90 ethnies indigènes colombiennes. En effet, cette année, 139 indigènes ont été assassinés, chiffre dramatique pour une population indigène qui est en dessous d’un million de personnes.

Ces derniers temps, les attaques contre les populations de la Sierra Nevada di Santa Marta, et de la population Embera del Choco, ont comme cause principale, dans 63% au moins de cas, le contrôle du territoire par des groupes armés légaux et illégaux, fait qui est relié ensuite directement à la production illégale de drogue ». Ainsi, les indigènes, considérés comme collaborateurs des rebelles, sont ensuite souvent massacrés ou contraints de s’enfuir, ca! r ils sont menacés par toutes sortes de violences.

D’après les déclarations faites par M. Roberto Meier, directeur pour la Colombie du Bureau du Haut-Commissaire des Nations-Unies pour la Réfugiés (UNHCR), le conflit colombien a notablement affaibli de nombreuses populations indigènes ; mais l’ethnie des Kankuanis est parmi les victimes principales des paramilitaires. Ces deux dernières années, 100 Kankuanis environ ont été assassinés, et un millier des 13.000 Kankuanis ont dû s’enfuir de leurs terres d’origine. (source et information : Agence Fides)

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