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L'histoire de Jérusalem et d'Isaël (dossier)
 
L'HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL

L'histoire de Jérusalem    

Il y a trois mille ans, le roi David conquit Jérusalem et en fit sa capitale. » David est l'un des premiers « noms» auquel est attachée la longue histoire de Jérusalem. Au fit des siècles, au fil des millénaires même, des peuples, des religions, des états se sont disputés - et se disputent - la prééminence sur la ville. Un écheveau de luttes et de coalitions enchevêtrées dont il convient de connaître les grandes lignes.

1010 av JC
Le fils de Jessé, devenu roi en succédant à Saül, David, décide d'établir sa capitale dans une petite bourgade indépendante des Douze tribus. Jérusalem, où il fait transporter l'Arche d'Alliance.

970 av.JC
Son fils Salomon, qui lui succède vers 970-960 av. J.-C., fait construire le sanctuaire qui abritera les Tables de la Loi comme Moïse l'avait dicté. Jérusalem est lancée... Avec les successeurs du roi Salomon commence pour la ville une ère perpétuellement troublée.

586 av JC
La Judée se rebelle contre Babylone. Nabuchodonosor envahit le pays, et, en 586, Jérusalem est conquise ; ses fortifications et ses riches demeures détruites, le Temple est brûlé et la majorité du peuple juif déportée.

538 av JC
Conquête par les Perses
. Cyrus II, roi de Perse (558-528 avant J.C.) accorde aux Juifs en 538 le droit de retourner en Terre d'Israël et d'y reconstruire le deuxième Temple de Jérusalem.

Durant quatre siècles, le peuple Juif vécu de manière autonome sur la Terre d'Israël, sous tutelle perse d'abord et, à partir de 332 avant J.C., sous tutelle hellène, après la victoire d'Alexandre le Grand sur l'armée perse.

63 av JC
Puis vient la conquête romaine: Pompée soumet la Judée à la férule de Rome (-63). En -37, Marc Antoine impose Hérode à la tête de la ville. Il sera le grand novateur de Jérusalem où s'élèveront bientôt bâtiments et palais dont celui que l'on découvre encore porte de Jaffa, élevé à sa propre gloire. Le sanctuaire qui avait connu beaucoup de vicissitudes et la ville sont entièrement transformés. C'est cette ville que connaît Jésus, une ville animée dont la réputation dépasse largement les frontières de la Judée.

70 ap JC
Pendant 10 ans, 10 000 ouvriers s'y succèdent. Caligula. Agrippa, Néron. Vespasien.... chacun à sa façon apporte sa contribution à la modification de la ville. Jusqu'à la destruction du temple en l'an 70. Les habitants de Jérusalem sont alors massacrés ou déportés. Plus d'un million, selon Flavius Josèphe. Hadrien, devant la décrépitude de la ville, veut en faire une simple ville romaine sous le nom de Aelia Capitolina.

Cinq siècles vont s'écouler au cours desquels les Juifs seront interdits d'accès à Jérusalem, ce qui ne les empêche pas de faire plusieurs fois par jour la prière, la face tournée vers leur « capitale ».

325
La conversion au christianisme de l'empereur Constantin et de sa mère Hélène, au début du IV, siècle, commence à changer le cours de l'histoire. Le concile de Nicée (325) permet à l'évêque de Aelia Capitolina d'attirer l'attention de la mère de l'empereur sur les Lieux saints. Hélène part pour la Palestine où toute trace de paganisme va bientôt se trouver effacée.

La ville se couvre d'églises et de couvents. Jérusalem connaît alors deux siècles et demi de prospérité en tant que ville chrétienne. Les juifs sont toujours cependant interdits.

A la mort de Constantin, ils reprennent espoir avec Julien l'Apostat qui rejette les religions, mais Julien meurt en 363 et son successeur rétablit le christianisme comme religion officielle dans un empire désormais appelé « byzantin ». Nouvelle épreuve au Vile siècle: Byzance est en guerre contre la Perse qui finit par envahir Jérusalem et la mettre à sac (614). Les Juifs accueillent les Perses en libérateurs. Mais après un court retour à l'empire romain, ce sont cette fois les troupes arabes qui mettent en déroute les armées byzantines.

705
Le patriarche Sophronius négocie la reddition de la ville ce qui permettra aux églises d'échapper à la destruction. Le calife Omar qui prend le pouvoir entreprend l'islamisation de la ville.

L'esplanade devant l'ancien sanctuaire - qui est devenu un dépôt d'ordures... - est déblayée. Il sera désormais le lieu de prière musulmane par excellence. Le magnifique Dôme du Rocher est édifié 50 ans plus tard. La mosquée et-Aqsar sera édifiée en 705.

1099
A la fin du Xlème siècle, le monde arabe périclite. Cette fois, ce sont les Turcs qui envahissent Jérusalem (1071). Ils brûlent et pillent les églises. Leurs exactions déclenchent les croisades, et, pendant deux siècles, à nouveau. Jérusalem sera la proie de combats quasi incessants.

Le 7 juin 1099. les croisés de Godefroy de Bouillon, après trois années d'une expédition éprouvante, établissent le siège devant la ville et parviennent le 15 juillet, en jetant une passerelle jusqu'aux murailles, à l'envahir. Les troupes brûlent les synagogues où les Juifs se sont réfugiés : une tuerie sans précédent. « fly a untel carnage, écrit un chroniqueur anonyme, que les nôtres marchaient dans le sang jusqu'aux chevilles. »

Mais en Egypte, les musulmans s'organisent et le 20 septembre 1187. Saladin reprend la ville et la refait musulmane. La troisième croisade (Richard Coeur de Lion) parviendra à reprendre SaintJean-d'Acre mais pas Jérusalem. La quatrième croisade ne dépassera pas Constantinople. La cinquième se terminera avec la défaite de Damiette, mais avec un traité qui autorise les chrétiens à revenir en pèlerinage à Jérusalem.

Les musulmans reprennent le contrôle de la ville pendant deux siècles et demi. Les Mamelouks, qui ont pris le pouvoir en Egypte, assureront leur domination chaotique sur Jerusalem.

1516
L'effondrement du royaume des Mamelouks sous a pression des Turcs, permet à Selim 1er, Soliman, d'assurer sa domination sur Jérusalem. A partir de la prise de pouvoir de Soliman le Magnifique, elle restera pendant quatre siècles sous domination ottomane. Une certaine tolérance s'installe où juifs et chrétiens trouvent leur place. Les murailles sont rebâties, telles que nous les voyons aujourd'hui. Le quartier juif prend sa forme définitive. Les chrétiens inaugurent la "Via Dolorosa". Les Turcs, plus occupés de leurs relations avec la Russie que de ce qu'il advient de la Palestine, laissent les féodalités locales se développer.

1831
En 1831, la ville passe sous l'autorité de Mehemet Pacha, d'Egypte. Toute la région entre dans une nouvelle période. C'est l'époque où des consulats anglais, puis français, puis autrichiens, s'installent dans la ville sainte et les luttes d'influence entre occidentaux se développent dans une atmosphère que nous connaîtrons jusqu'à ces dernières années.

1914
Quand éclate le conflit de 1914, la Turquie entre en guerre aux côtés des Empires centraux et de l'Allemagne. 1917 sera l'année clé avec la prise de position des Etats-Unis, la révolution Russe, la déclaration Balfour (qui « envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif»). Le virage est pris. Le général Allenby entre à Jérusalem. La Grande-Bretagne établit son mandat sur la Palestine (1920).

Les affrontements entre Juifs et Arabes commencent. lis se feront plus violents en 1929, mais surtout en 1936 quand de nombreux Juifs fuient l'Allemagne nazie. Le mufti de Jérusalem crée le Haut Comité Arabe. Une vague de violence déferle, réprimée par les Anglais (300 victimes).

1946
L'hôtel du « Roi-David » où siégeaient les représentants de la puissance mandataire, la Grande-Bretagne, est détruit à l'occasion d'un attentat qui fait une centaine de morts. L'ONU - à qui les Anglais ont finalement fait appel - décide le partage de la Palestine le 29 novembre 1947, Jérusalem devant être internationalisée.

1948
Le 14 mai 1948, les derniers Anglais quittent le pays. L'Etat d'Israël est proclamé. Dans Jérusalem, on se bat quartier par quartier.. Le 7 janvier 1949, l'armistice consacre la coupure de la ville en deux parties. Les deux «villes » vont désormais se développer côte à côte, ou plutôt face à face, jusqu'en 1967.

1950
Israel choisit Jérusalem-Ouest comme capitale. En 1964 se crée l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). La présence de casques bleus de 1958 à 1966 maintient le calme.

1967
Au matin du 5 juin, des obus jordaniens tombent sur Jérusalem-Ouest, la Jérusalem juive. La contre-attaque sera foudroyante. Le 11 juin, l'ONU impose un cessez-le-feu, mais la trêve est rompue le 8 juillet Les Etats arabes appellent à la Guerre sainte.

Dès 1968. fort de sa victoire éclair de la Guerre des Six-Jours, Israël se lance dans une politique de mise en place de colonies juives dans les territoires occupés.



L'histoire du Peuple d'Israël - La Terre Promise par Dieu

Pour mieux comprendre le présent drame israélo-palestinien, il faut se référer aux sources même de l'origine du peuple Juif. Autrement c'est l'incompréhension, la dérive totale avec les conséquences qu'on connaît présentement au Proche-Orient, car le passé est aujourd'hui encore inscrit dans le présent, autant par les traditions religieuses que par les sites qui le rappellent.

Abraham et ses fils

L'origine du peuple Juif est inscrite dans la Bible. Elle désigne les patriarches Abraham, Isaac et Jacob comme en étant les ancêtres. Ils vivaient aux environs du 19e siècle avant J.C. et appartenaient à un clan de bergers nomades originaires de Mésopotamie, entre le Tigre et l'Euphrate, à Ur en Chaldée.

Abraham et son clan émigrèrent vers la Terre Sainte actuelle et c'est là que Dieu contracta une alliance avec les patriarches. En songe, Dieu dit à Jacob, (Gen. 28.11) : « On ne t'appellera plus Jacob mais Israël car tu as été fort contre Dieu. Et contre les hommes tu l'emporteras ». Plus tard, le nom d'Israël fut donné au pays.

Les douze tribus d'Israël

Selon la Bible, les douze fils de Jacob sont les ancêtres des douze tribus ou enfants d'Israël. Poussés par la famine qui sévissait en Terre d'Israël, Jacob et ses enfants se rendirent en Égypte. Les familles des fils de Jacob résidèrent dans le Pays de Goshen en Égypte pendant les 18ème et 17ème siècle avant J.C, où ils connurent progressivement la servitude d'être un peuple de migrants.

La sortie d'Égypte mettait fin à l'exil et au retour du peuple libéré de l'oppression étrangère dans la Terre Promise où il conquit l'indépendance nationale. Cette traversée du désert va créer une conscience commune et un peuple homogène sous la conduite de Moïse, puis des "Juges", chefs temporaires issus des diverses tribus.

Dans la conscience collective du peuple Juif, la constitution des tribus d'Israël en une nation il y a 3.200 ans fut le commencement de l'histoire nationale juive.

C'est à cette époque que se constitua la tradition orale qui fut mise par écrit ultérieurement dans la Torah (Loi) qui comporte cinq livres : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome (le Pentateuque). La tradition veut que la Torah fut donnée à Moïse sur le mont Sinaï, dans ce que l'on appelle les dix commandements.. La Torah constitue la Loi écrite, par opposition à la Loi orale.

Le Royaume d'Israël

Au 12ème siècle avant notre ère, les tribus d'Israël s'installèrent donc sur les deux rives du Jourdain. Commença alors la période des "Juges " qui dura deux siècles. La fonction du gouvernement était fondée sur le principe de l'autonomie tribale qui accordait aux chefs, au niveau tribal et même national, le rôle essentiel de l'exercice du pouvoir judiciaire. Déborah, Gédéon et Samson sont parmi les juges les plus célèbres.


Au 11ème siècle, le premier roi d'Israël fut Saul (1020-1004 avant J. C.), suivi de David, qui fonda la dynastie royale d'Israël qui devait régner quatre siècles, jusqu'à la conquête babylonienne. David consolida les bases du royaume d'Israël et fit de Jérusalem sa capitale, une cité qui n'appartenait à aucune tribu. La construction du premier Temple de Jérusalem est entreprise par son fils Salomon en 960 avant J.C.

Conquête par Babylone

En 597, Nabuchodonosor, roi de Babylone, fait la conquête du royaume de Juda. Il emmène captif à Babylone le jeune roi Joachim (598-597 avant J.C.), le 19ème roi de Judée. Il proclame l'oncle du jeune roi, Matanias, sous le nom de Sédécias, roi de Judée (597-586 avant J.C.).

En 589, Judée se rebelle contre Babylone. Nabuchodonosor envahit le pays, l'aide égyptienne arrive trop tard et, en 586, Jérusalem est conquise ; ses fortifications et ses riches demeures détruites, le Temple est brûlé et la majorité du peuple juif déportée. Le royaume de Judée est mis à bas.

Conquête par les Perses et les Grecs

Après la défaite de l'empire babylonien par les Perses en 539 avant J.C., la Terre d'Israël tomba sous domination perse. Cyrus II, roi de Perse (558-528 avant J.C.) accorde aux Juifs en 538 le droit de retourner en Terre d'Israël et d'y reconstruire le deuxième Temple de Jérusalem. Durant quatre siècles, le peuple Juif vécu de manière autonome sur la Terre d'Israël, sous tutelle perse d'abord et, à partir de 332 avant J.C., sous tutelle hellène, après la victoire d'Alexandre le Grand sur l'armée perse.

En 168 avant J.C., le souverain hellène de Syrie, Antiochus Épiphane IV, fit quelques tentatives en vue de limiter l'autonomie juive et substituer l'idolâtrie à la foi monothéiste. Les Juifs levèrent l'étendard de la révolte, menée par Judas Maccabée qui reprend Jérusalem après que le successeur d’Alexandre a fait ériger un autel dédié à Zeus au cœur du Temple de Jérusalem.

Après sa victoire, Judas Maccabée mettra en place la dynastie des Asmonéens. Il s’appliquera à purifier et embellir le Temple, donnant lieu plus tard à la cérémonie de l’Hanoukka. Quelques années plus tard, l’indépendance de la Judée sera reconnue par la Syrie, mais les conflits entre juifs hellénistes et les autres affaibliront le royaume, ouvrant grand la porte du royaume aux Romains.

Conquête romaine

A partir de 168 avant J.C., le royaume d'Israël fut gouverné par les dynasties asmonéenne et hérodienne, jusqu'à la conquête romaine en 63 avant J.C., avec une brève période asmonéenne de 40 à 37 avant J.C. ; Hérode I le Grand fut roi des Juifs de 40 à 5 avant J.C, suivi d'Hérode Antipas de 4 avant J.C. à 39 après J.C., d'Hérode Agrippa I de 41 à 44 après J. C..


C'est en l'année 70 que se situe la chute de Jérusalem et la destruction du second Temple par Titus, fils de l'empereur Vespasien. Le second Temple est brûlé, tous les objets du culte sont amenés à Rome, accompagnés du peuple Juif captif, portant la menorah et les objets du Temple, comme on peut encore le voir aujourd'hui à Rome sur l'Arc de Triomphe de Titus.

Révolte de Bar Kokhba

Mais les Juifs d'Israël n'avaient pas tous été exilés en 70. Ceux qui restaient tentèrent une ultime révolte contre l'agresseur romain afin de retrouver la liberté. Ce fut la révolte de Bar Kokhba (132-135), qui fut étouffée cruellement sous Hadrien. Les Juifs furent obligés de se soumettre de nouveau à Rome.

Mais cette fois les romains voulurent mettre fin à jamais à toute velléité de renaissance juive en Terre d'Israël. Ils rebaptisèrent la Terre d'Israël d'un nom nouveau : Palaestina ou Falastina (Palestine), et détruisirent complètement les murailles de Jérusalem ainsi que toute la ville. En place et lieu, ils construisirent un petit bourg carré qu'ils appelèrent Aelia Capitolina. Puis Hadrien compléta son œuvre en faisant construire un temple à Jupiter sur l'emplacement du second Temple.

À la suite de cette révolte, la Judée est cette fois-ci pratiquement vidée de ses habitants, et la province de Judée sera connue sous le nom de « Syrie-Palestine ». À la suite de ces changements, les Juifs se concentrent en Galilée, autour de rabbins et de savants établis à Safed, Tibériade et Zippori, où ils poursuivent la rédaction du Talmud et de la Mishna.

Ce fut le creux de la vague pour Jérusalem durant les deux siècles qui allaient suivre. Le nom de Jérusalem demeura effacé jusqu'en l'an 326 de notre ère, lorsque l'empereur Constantin et sa mère Hélène se convertirent au Christianisme et vinrent en pèlerinage en Terre Sainte. Ils redonnèrent le nom biblique à la ville de Jérusalem et érigèrent des autels commémorant des événements de la vie de Jésus. On construisit de nombreuses églises à Jérusalem, et Jérusalem devint le centre de pèlerinage des chrétiens. La ville de David devient la ville de Jésus

Domination de Byzance sur la Terre d'Israël (395-636)

Durant cette période d'occupation de la Terre d'Israël, les Juifs étaient présents à Jérusalem et sur tout l'ensemble du territoire de la Palestine. La population juive était redevenue particulièrement dense en Galilée, dans certaines partie de la plaine côtière et en Judée.

Selon le Talmud, rédigé à cette époque, plus de quatre cents localités juives, des villages pour la plupart, sont dénombrés sut la Terre d'Israël. La communauté juive vivait surtout d'agriculture alors que ses chefs élaboraient et consolidaient le mode de vie juive par l'éducation, l'enseignements général et universitaire.

Les œuvres majeures de cette époque furent la rédaction de la Mishna (l'enseignement) achevée au 2e siècle, ainsi que le Talmud (ensemble de leçons incluant les commentaires et les discussions sur la Mishna) de Jérusalem, achevé entre le 4e et le 5e siècle de notre ère.

En 614, les Juifs tentèrent de se révolter contre Byzance. Pour ce faire, les Juifs d'Israël s'allient aux Perses. Ils réussissent même à s'emparer de ce qui reste de Jérusalem. Mais la conquête arabe, qui commence en 634, mit fin à tout espoir de renaissance nationale.

Domination arabe de 636-1071

En 638 après J.C., les troupes du calife Omar occupèrent la ville de Jérusalem, après un long siège. La victoire assurée, ils partagèrent la Terre d'Israël en deux districts militaires séparés par le Jourdain : Filastin (Palestine) et Urdun (Jordanie).

Les conquérants arabes musulmans autorisent les populations juive et chrétienne à rester. C'était là un acte de tolérance mais qui, en fait, reflétait le dogme fondamental de l'Islam, dogme toujours en vigueur, selon lequel Juifs et Chrétiens ont un statut spécial de dhimmi (protégés). Cet acte apportait aux populations Juive et chrétienne la sécurité physique ainsi que les libertés économique et religieuse, mais aussi une source d'infériorité, car le statut de dhimmi obligeait les Chrétiens comme les Juifs à payer un impôt spécial par tête, à être bannis de l'administration publique, à se voir interdire de construire de nouvelles synagogues et églises, et d'employer des travailleurs musulmans.

Les califes Omayyades (660 à 750) gouvernèrent de Damas, la Terre d'Israël, qui était devenue une province du vaste empire musulman. Jérusalem n'a jamais fait office pour eux ni de capitale ni de centre culturel. Au 8e siècle, le transfert de la capitale impériale de Damas à Bagdad éloigna encore Jérusalem des centres du pouvoir et de l'activité culturelle.


L'interdiction des pèlerinages et la destruction des synagogues et des églises à Jérusalem , sous le règne du calife arabe Al-Hakim, dit le fou (996-1021), provoqua en Occident une telle indignation, qu'elle fut à l'origine des Croisades.

Les Croisades

Jérusalem est alors conquise en 1099 par 15.000 Croisés. Ils pillèrent Jérusalem et massacrèrent indistinctement Juifs et Musulmans.
Une ordonnance des Croisés interdit tout établissement juif ou musulman à Jérusalem. En vue de renforcer le peuplement chrétien de la ville de Jérusalem, l'ancien quartier juif fut remis à des tribus de Chrétiens de Transjordanie.

En 1149, les Croisés reconstruisent l'église du Saint-Sépulcre suivant le plan de la Croix, et de nombreuses traditions chrétiennes liées à la vie de Jésus furent établies, notamment celle de la Via dolorosa. Des mosquées furent transformés en églises, comme le Dôme du Rocher, appelé par les Croisés le "Temple du Seigneur".

Puis les Juifs furent autorisés à s'installer dans toutes les villes de ce royaume chrétien, à l'exception de Jérusalem, qu'ils peuvent visiter seulement. La plupart des communautés juives qui se trouvent dans le royaume franc de Jérusalem sont concentrées dans les villes de la côte : Tyr, Acre, Césarée et Ascalon, centre commercial important.

Mais les Croisés, dont le nombre n'a jamais dépassé 30 000, n'ont pas contribué à changer le caractère de la population. Les deux siècles de lutte entre Chrétiens et Musulmans pour la conquête de la Palestine n'ont eu qu'une conséquence : l'appauvrirent de la population juive qui y habitait.

En 1260, une invasion mongole provoque la fuite des habitants de Jérusalem. Lorsque les Mamelouks, une dynastie qui régnait sur l'Égypte et la Syrie entre 1250 et 1517, parvinrent à battre les Mongols à Ein-Harod en 1291, Jérusalem et tout le pays passent sous leur contrôle égyptien jusqu'à la conquête ottomane en 1516.

La conquête ottomane de 1516 à 1917

Les Ottomans divisèrent le territoire en cinq districts administratifs, qu'ils relièrent à la province de Damas. Soliman II le Magnifique, sultan ottoman entre 1537 et 1541, fait réparer et reconstruire les remparts et les portes de Jérusalem et restaure la citadelle de David. Puis, il fait construire des fontaines publiques pour assurer l'approvisionnement en eau de la ville. Mais les Juifs et les Chrétiens sont soumis à de lourdes taxes (capitation) ; cependant ils étaient libres de gérer les affaires de leur communauté.

En 1492, quand les Juifs expulsés d'Espagne, et un peu plus tard les Juifs du Portugal, se dispersent à travers l'Empire ottoman. De nombreux Juifs parviennent à atteindre la Palestine, renforçant ainsi les communautés déjà existantes de Jérusalem, Tibériade, Gaza, Hébron et particulièrement Safed.

L'arrivée de ces Juifs d'Espagne en Palestine n'est pas sans provoquer des frictions intercommunautaires. Les Sépharades amènent avec eux leurs coutumes, leur langue (le judéo-espagnol ou ladino), un habillement différent, des prières et des règles communautaires (takkanot). Ils sont bien différents des immigrants Ashkénazes, Juifs venus d'Europe centrale.

Incapables de payer les lourds impôts exigés par les Turcs, les Ashkennazim se voient interdire de séjourner à Jérusalem. La plupart vont s'installer dans les trois autres villes saintes d'Israël : Safed, Tibériade et Hébron. Ce n'est qu'un siècle plus tard, dans les années 1820, que la communauté ashkenaze réussit à se réinstaller à Jérusalem.

Amélioration du statut légal et politique des Juifs

C'est seulement en 1839 qu'a commencé à s'améliorer dans l'Empire ottoman le statut légal et politique des Juifs, avec la publication d'un firman (décret royal) annulant la capitation. Avec l'engagement grandissant des puissances occidentales dans l'Empire ottoman, les Juifs parviennent à obtenir, au milieu du 19e siècle, un statut d'égalité civile et légale avec le reste de la population. Il en résulte de meilleures conditions de vie.

(à suivre dans le dossier : État d'Israël)

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