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Les Églises orientales catholiques

 



L'Église syro-malabare catholique - 1599
 
 


Archevêque majeur d'Ernakulam-Angamaly des Syro-malabars

Cardinal George Alencherry, archevêque majeur
Langue liturgique : Syriaque - Rites : Malayalam depuis 2007 - Syriaque occidental

Le christianisme s'est implanté très tôt en Inde, particulièrement dans le Sud-Ouest de l'Inde, l'actuel État du Kerala. La tradition locale fait remonter l'origine de l'Église de Malabar à l'apôtre Thomas. Appelée aussi "Chrétiens de saint Thomas, elle fut placée assez tôt sous la juridiction de l'Église de Perse, dont elle adopta le rite syriaque oriental et les usages, et qui lui envoyait ses évêques.

Les premiers contacts avec les Portugais au début du xvie siècle se passèrent sans heurts. Cependant, en 1599, Alexis de Menezes, l'archevêque portugais de Goa (de rite latin), réunit un synode local à Diamper. Les Chrétiens de saint Thomas furent placés de force sous la juridiction de l'Église de Rome qui latinisa fortement le rite.

En réaction, une très grande partie des Chrétiens locaux suivirent le Père Thomas Parambil qui en 1653 se fit consacrer évêque et métropolite, se plaçant quelques années plus tard sous la juridiction de l'Église syriaque orthodoxe appelée également, Église jacobite d'Antioche, de rite syriaque (de rite syriaque occidental).

L'Église catholique syro-malabare désigne la branche qui resta dans la juridiction romaine après le synode de Diamper, mais il faudra attendre la fin de XIXème siècle pour voir la création de juridictions spécifiques et la nomination d'évêques d'origine et de rite locaux.

L'Eglise Syro-Malabare, qui a retrouvé son autonomie avec une hiérarchie propre en 1923, est devenue une Eglise Archiépiscopale Majeure en 1992. Au 20ème siècle également, elle réforma sa liturgie pour retrouver la pureté du rite syrien oriental. Deux nouveaux diocèses ont été érigés en 2010.

Elle est devenue l’une des plus grandes Églises orientales avec quatre archidiocèses, 25 diocèses et 4,67 millions de catholiques dont 2.600.000 dans l'État indien du Kerala. En raison de son dynamisme un nouveau diocèse a été créé le 6 mars 2012.

UN NOUVEAU DIOCÈSE

A cette occasion, le cardinal Alencherry a noté deux faits significatifs et positifs : l’importante présence du clergé syro-malabar dans les structures de l’Eglise catholique. « En Inde, 60 % du personnel religieux de l’Eglise latine est formé de prêtres venus du rite syro-malabar. On compte 29 évêques indiens d’origine syro-malabare à la tête de diocèses latins. Dans le monde, trois nonces indiens sont d’origine syro-malabare. Ces chiffres signifient tout simplement que les catholiques syro-malabars sont au service de l’Eglise catholique », explique le cardinal.

D'autre part, par la création de ce nouveau diocèse Benoît XVI veut dépasser les rivalités et les tensions qui ont pu apparaître dans certaines paroisses où des communautés syro-malabares affirmaient se trouver en butte à des résistances de la part de latins peu désireux de voir la liturgie syro-malabare se développer.

L’Eglise catholique en Inde comprend en effet trois rites, le rite latin, introduit dans le sous-continent indien au XVIème siècle, et deux rites orientaux, le rite syro-malabar et le rite syro-malankar. Pour l’Eglise syro-malabarela latinisation forcée qu’elle a eu à subir à partir du XVIème siècle a laissé place, au XXème siècle, à une renaissance, qui est passée par une réappropriation progressive de son rite araméen oriental et le rétablissement, en 1923, de sa hiérarchie.

En 2004, Jean Paul II l’a autorisée à élire ses propres évêques. Le 24 mai 2011 enfin, le Synode de l’Eglise syro-malabare élisait pour la première fois son archevêque majeur, en la personne de Mar George Alencherry, élection confirmée deux jours plus tard par le pape Benoît XVI. Mar Alencherry a été créé cardinal le 18 février 2012 dernier à Rome.

L’érection du diocèse de Faridabad vient donc – en partie – répondre à cette demande des fidèles syro-malabars de trouver leur foi dans leur rite. A une logique territoriale, à l’œuvre au sein de l’Eglise latine, l’Eglise syro-malabare propose en effet une conception de l’Eglise conçue comme une communion de croyants. Le nouvel archevêque de Faridabad aura ainsi la charge d’une communauté d’un peu moins de 100 000 fidèles répartis sur un très vaste territoire de 950 000 km², couvrant sur la circonscription administrative de Delhi, les Etats de Haryana, de l’Himachal Pradesh, de Jammu-et-Cachemire, du Pendjab et d’une partie de l’Uttar Pradesh.

De son côté, l’archevêque – latin – de Delhi, Mgr Vincent Concessao, a déclaré qu'en prêtant une meilleure attention aux besoins spirituels et pastoraux des communautés syro-malabares présentes dans les grandes villes (du nord de l’Inde) ». Son porte-parole, le P. Dominic Emmanuel, a précisé que « les différences entre les rites (de l’Eglise catholique) ne faisaient que contribuer à la croissance de l’Eglise ».

Archevêché : Mount St Thomas - PO Box 3110 - PO Kakkanad. Kochi 682030 Kerala - Inde
Tél : (91) 242 4768 - e-mail : enk_majorabp@sancharnet.in


 
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