31.03 - La Semaine pascale de Jean Paul II.
Même s'il ne pouvait pas, lui-même,
célébrer les liturgies de la Semaine Sainte, Jean Paul
II a voulu les présider, en y participant chaque fois par des
gestes et une parole qui prenaient d'autant plus de sens qu'ils venaient
d'un homme marqué par la souffrance.
Il en a donné toute la signification lors de l'audience du Mercredi
Saint.
..." Chers Frères et Sœurs, Nous nous apprêtons à entrer dans le
Triduum pascal, dont les différents offices liturgiques nous aideront
à méditer sur le mystère pascal du Christ. Demain, Jeudi saint, nous
contemplerons le Christ serviteur qui, dans le sacrement de l'Eucharistie,
a voulu demeurer avec nous, se faisant nourriture pour notre salut.
Le Vendredi saint, nous suivrons le Fils unique du Père sur son chemin
de Croix, lui dont la vie librement donnée devient Parole définitive
de salut pour tout homme. Dans le silence du Samedi saint, nous nous
recueillerons avec Marie avant de chanter dans la joie, lors de la veillée
pascale et du jour de Pâques, l'action de grâce de l'humanité rachetée
par le Christ mort et ressuscité. "
Le Jeudi-Saint, il a prié à Saint-Pierre pour les prêtres qui ont abandonné
leur ministère. Quelque 600 prêtres renoncent en moyenne à leur sacerdoce
chaque année. Jean Paul II avait en effet présidé jeudi la messe chrismale,
confiant la célébration au cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos,
préfet de la Congrégation pour le clergé. Il s'est installé à droite
de l'autel d'où il a lu son homélie adressée aux prêtres au cours de
laquelle il a demandé de prier particulièrement pour ceux qui traversent
une période de "difficulté et de crise".
Le Vendredi Saint, il a participé au chemin de croix du Colisée,
mais en restant assis durant les treize premières stations, puis,
il s'est levé, portant une croix dans ses mains tremblantes pour
méditer la quatorzième station et le message
pacifiant de la croix.
Durant la Vigile pascale au soir du Samedi-Saint, qui a duré
trois heures, Jean Paul II a baptisé sept adultes et deux enfants. Contrairement
aux jours précédents, il n´a pas voulu déléguer un cardinal pour célébrer
l'Eucharistie. Il l'a célébrée personnellement, non pas à l´autel de
la confession de Saint Pierre, comme de coutume, mais à un autel installé
provisoirement plus bas, pour lui éviter les marches. Au cours de l´homélie,
il a rappelé l´importance de la nuit de la Résurrection.
Le jour même de Pâques, malgré son arthrose au genou
droit, Jean Paul II a tenu à présider personnellement
la messe pascale, sur la place Saint Pierre, devant 60.000 fidèles.
Concélébraient avec lui le cardinal Luigi Poggi et le
cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation
pour la cause des saints.
L'autel avait été installé de façon à lui éviter de monter des marches.
Vers 9h 30, il est arrivé à bord de sa papamobile jusqu'au parvis. Quand
la petite voiture a monté les petites marches jusqu'à l'autel, le pape,
qui était d'abord debout, s'est assis pour éviter de trop ressentir
les secousses sur son genou.
A l'issue de la cette célébration, il a lancé un appel
à la paix et à la solidarité pour les opprimés
par la misère et la violence, dans son message Urbi et Orbi.
A ce moment, sa voix fut étonnamment forte, claire et compréhensible
à la différence de son élocution des jours précédents.
Sans phrases académiques, il a dit clairement l'essentiel de
sa pensée, dans un message caractéristique des grandes
orientations de son ministère pastoral. Il s'est adressé
d'abord à tous :"Paix aux hommes et aux femmes du monde
entier !" Puis à tous les croyants, quelle que soit leur
religion :"De nombreuses religions proclament que la paix est un
don de Dieu. Telle fut aussi l'expérience de la récente
rencontre d'Assise. Puissent tous les croyants du monde entier unir
leurs efforts pour bâtir une humanité plus juste et plus
fraternelle !"
A toutes les communautés chrétiennes, sans préciser
qu'elles soient Eglises ou non, il a lancé cet appel à
être témoins du Christ :"Communautés chrétiennes
de tous les continents, je vous demande à vous, de témoigner
de manière forte et cohérente que Jésus est vraiment
ressuscité."
A l'intention des responsables politiques et religieux, il a dénoncé
"la guerre qui ne résout rien". "La Terre Sainte est précipitée une
nouvelle fois, au cours de ces derniers jours, dans l'horreur et le
désespoir", a-t-il constaté avec une peine profonde dans sa voix.
Puis, il a fait résonner le cri des "opprimés par
la misère et la violence. En de nombreux points de la terre résonne
le cri de ceux qui implorent de l'aide parce qu'ils souffrent et qu'ils
meurent... tant de pays où des déséquilibres sociaux
et des ambitions antagonistes frappent une très grand nombre
de nos frères et soeurs."
Enfin, il a interpellé, littéralement, le Christ :"Et
Toi, Seigneur ressuscité, qui a vaincu les tribulations et la
mort, donne-nous ta paix !" Puis il a conclu son message par des
souhaits de Pâques en 62 langues différentes.
Le texte intégral de ce message se trouve sur le site "infocatho"
sous le titre "Aujourd'hui résonne l'annonce
du Christ."
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
Retour
|