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Le temps de l'Avent
Dans l'attente de la venue de notre Sauveur

 
L'ÉVANGILE DES NATIONS  
 

L'évangile de saint Matthieu qui commence par l'enracinement de Jésus dans le Peuple de Dieu (généalogie) se poursuit, au chapitre 2, par la venue des Nations reconnaître le Sauveur de tous les hommes. Une démarche illustrée par les présents eux-mêmes dont parle l'évangéliste.

Le dernier chapitre de saint Matthieu parle des Nations car il se conclut par les dernières paroles de son séjour terrestre que prononce celui que les mages lointains sont venus reconnaître comme roi (l'or) et Dieu (l'encens) quand il était enfant, reprend la pensée même d'Isaïe : "Allez :de toutes les nations faites de disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit." (Mt. 28-19)

L'épiphanie des mages doit devenir la Théophanie de Dieu pour tous les hommes, comme ce le fut au Jourdain pour Jean-Baptiste et les premiers disciples qui étaient autour de Jean.

Certains Pères de l'Église ajoutent que les mages doivent prendre un autre chemin. S'ils n'ont pas à revenir à Jérusalem, c'est que le temps d'Israël est révolu. Ils partent dans leurs pays, par un autre chemin que celui des Docteurs de la Loi.

 
 

La tradition qui inspire saint Matthieu est marquée par deux textes de l'Ancien Testament :

- du livre d'Isaïe (60, 1-6) :
« DEBOUT, JÉRUSALEM ! Resplendis : elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi...Alors tu verras, tu seras radieuse, ton coeur frémira et se dilatera. Les trésors d'au-delà des mers afflueront vers toi avec les richesses des nations. Des foules de chameaux t'envahiront, des dromadaires de Madian et d'Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l'or et l'encens et proclamant les louanges du Seigneur »


fra Filippo Lippi ( 1469)

Tous les peuples, même païens sont donc concernés :

"D'un bout à l'autre de la terre, toutes les nations païennes verront le salut de Dieu." (Isaïe 52) Les mages sont des païens qui cherchent la vérité loyalement. Dans ce chapitre 60 d'Isaïe, les païens ont un rôle plus actif, puisqu'ils ne se contentent pas de voir. Ils marchent vers la lumière qu'ils ont aperçue. C'est ce que veut dire le peintre Gozzoli (1459)

Ce sont des foules. Et non pas seulement des foules amies, mais aussi des ennemis comme Madian et Epha contre qui Israël a guerroyé bien des fois. Les mages s'approchent de la lumière du Verbe de Dieu (Jean ch. 1) sans être fils d'Israël. Et ils reconnaissent la gloire du Seigneur.

C'est pour nous, aujourd'hui un enseignement et une espérance. Tant d'hommes et de femmes parmi nos contemporains sont, eux aussi, loin de la lumière divine, loin du Peuple de Dieu qu'est l'Église.

Voir aussi l'homélie de l'Épiphanie.

 
  " Parmi toutes les nations, Seigneur, on connaîtra ton salut" traduisent certains commentateurs.

Quoi qu'il en soit, ce psaume annonce d'une certaine manière, ce que saint Matthieu voulait exprimer d'un moment dont il est le seul à nous donner le récit. Plus que les trois autres évangélistes, il inscrit le Christ Jésus dans la grande tradition prophétique d'Israël.

Enluminure catalane - 14ème s.

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