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15 au 19 juin 1999
L'Eglise et les mouvements charismatiques.
Quelques chiffres à connaître.

" Les domaines où les laïcs sont présents et exercent une action missionnaire sont très étendus… A l’intérieur de l’Eglise, on trouve divers types de services, de fonctions, de ministères et de formes d’animation de la vie chrétienne. Je rappelle, comme une nouveauté que nombre d’Eglises ont vue naître ces derniers temps, le grand développement des "Mouvements ecclésiaux", doués de dynamisme missionnaire. Lorsqu’ils s’insèrent avec humilité dans la vie des Eglises locales et qu’ils sont accueillis cordialement par les évêques et les prêtres dans les structures diocésaines et paroissiales, les Mouvements représentent un véritable don de Dieu pour la nouvelle évangélisation et pour l’activité missionnaire proprement dite " (Jean-Paul II).

L’ensemble des Mouvements et des Communautés ecclésiales représente une force apostolique et missionnaire d’une grande vitalité et d’un grand dynamisme pour la Mission de l’Eglise.

Voici quelques chiffres concernant les Mouvements les plus connus et qui ont une extension internationale.

Il y a environ 5 millions de membres pour les " Cursillos de Cristiandad " dans 80 Pays. Le Mouvement des " Focolari " compte 110.000 membres et près de 5 millions de collaborateurs et de sympathisants dans 182 Nations des différents continents. Le Chemin Néo-catéchuménal s’étend à 850 diocèses, dans 105 Pays, avec 15.000 communautés dans 4.500 paroisses, et près de 200 familles missionnaires dans le monde. "Communion et Libération" est présente dans 70 Pays environ, avec 100.000 membres en Italie et des dizaines de milliers dans le monde. La "Communauté de Sant’Egidio" compte plus de 17.000 membres.

(Source : agence FIDES)


15 au 19 juin 1999
L'Eglise et les mouvements charismatiques.
Le point de vue du cardinal Ratzinger.

En ouvrant le Séminaire organisé par le Conseil Pontifical pour les Laïcs sur "Les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés dans la sollicitude pastorale des évêques" qui a lieu à Rome, en présence de plus de 100 évêques et cardinaux du monde entier, et en répondant aux questions des évêques présents, le cardinal Ratizinger a repris ses points de vue sur les deux dimensions de l'Eglise : une Eglise institutionnelle, une Eglise charismatique.

"(...) En 1998, la première phase de l'histoire des mouvements s'est terminée, celle où il fallait que l'Église institutionnelle leur laisse de la place. Nous sommes aujourd'hui dans la phase de reconnaissance. Lorsque le Pape dit que 'l'Église est en mouvement' ça signifie que l'évêque redevient moins monarque et plus pasteur d'un troupeau".

(...) "Il est face à son troupeau, pèlerin avec les pèlerins, comme disait Saint Augustin : nous sommes tous disciples à l'école du Christ. Même s'il reste le représentant du sacrement, l'évêque devient davantage un frère dans une école dans laquelle il y a un seul père et un seul maître. Il veille à ce que l'Église ne soit pas un marché, mais une famille. Il identifie l'Église particulière et l'Église universelle. Il n'est pas la source du droit et de la loi, mais il agit comme guide et comme témoignage d'unité dans le contexte de la familiarité de l'Église avec un seul maître... Il faut trouver une collaboration avec toutes les composantes du peuple de Dieu, afin que l'unité soit plus riche"

(...) La relation entre la dimension institutionnelle et la dimension charismatique est une mission des évêques. Ils ne sont pas seulement institution. Sans la dimension charismatique, on ne peut pas être un bon évêque. Ce sont eux qui ont la grâce pour discerner les charismes authentiques. Le dernier jugement est celui de l'évêque, dans la communion avec le corps épiscopal et avec le Saint Père. Mais cela suppose que l'évêque sente la responsabilité de ne pas éteindre l'Esprit, et qu'il ait le discernement pour aider les mouvements à purifier tout ce qui est nécessaire.

Car, si la source est l'Esprit Saint, les concrétisations sont ensuite humaines, elles comportent l'élément humain. Les évêques ont donc la tâche de discerner, pour aider les mouvements à trouver le juste chemin pour l'unité pacifique, et d'aider les curés de paroisse à s'ouvrir, à se laisser surprendre par ces formes suscitées par l'Esprit".

(...) Les rapports entre les paroisses, les mouvements, entre les paroisses et les communautés de personnes ne sont pas toujours faciles. Il est important de sauvegarder l'unité des fidèles qui sont une seule Église et pas plusieurs Églises. Il est très important de rester vivement conscient d'appartenir à une seule Église, afin que les phénomènes qui naissent soient au service de l'unique Église dans laquelle tous trouvent une place. Le christianisme n'est pas un groupe d'amis qui se séparent, mais des hommes trouvés par le Seigneur, c'est-à-dire des frères. Il faut accepter les frères parce qu'ils sont unis par l'unique foi, même s'ils ne plaisent pas".

(...) Une certaine structure est indispensable pour que les choses soient plus ordonnées et pour permettre une intégration dans la vie de l'Église. Mais il faut veiller à ce que l'institutionnalisation ne devienne pas une cuirasse sur la vie. Il ne faut pas que l'institutionnalisation éteigne l'Esprit".

(...) "L'évolution des cinquante dernières années montre que la religiosité ne disparaît pas, car c'est un désir que l'on ne peut pas effacer du coeur de l'homme. Mais il faut que ce désir soit bien guidé, car sinon une pathologie religieuse risque d'apparaître. C'est pour cela que nous avons la responsabilité d'offrir la vraie réponse, et ceci est une responsabilité historique de l'Église, au moment où la religion peut devenir une maladie qui ne donne plus le visage de Dieu, mais des éléments de substitution qui ne guérissent pas. Même si l'Église est une minorité, la priorité pour nous est celle de l'annonce."

16 au 19 juin 1999
Eglise universelle, Eglises locales
Eglise institutionnelle, Eglise charismatique.
La réflexion du cardinal Moreira Neves.

(...) "Je suis convaincu que le mystère de l'Église présente deux aspects très importants. Le premier est l'Église comme communion. Le deuxième est la tension saine et pacifique entre l'Église universelle et les Églises particulières.

(...) Il faut avant tout regarder l'intention du Christ. Il veut l'Église universelle, non pas réduite à un peuple, à une race, à une culture, mais qui comprend tous les peuples, toutes les races et toutes les cultures. Dans l'intention du Christ, l'Église universelle est première et primordiale. Mais cette Église universelle agit et se réalise dans les Églises particulières.

(...) Deux erreurs sont alors possibles. Celle de voir dans les Églises particulières des fragments de l'Église universelle et celle de concevoir l'Église universelle comme une "fédération d'Églises particulières"... L'Église, qui a une vocation universelle, existe dans les Églises particulières et elle est une communion, une symbiose de ces Églises. L'Église n'est pas tantôt universelle, tantôt particulière. Elle est toujours les deux choses.

(...) Comme l'ont souligné Jean-Paul II et Paul VI, les mouvements sont une expression de l'Église universelle. Ils naissent dans un lieu déterminé mais sont tournés vers l'univers tout entier et entendent répondre aux besoins et aux exigences de l'Église dans le monde entier, et non pas dans un seul ou quelques diocèses. Leur dynamisme missionnaire, leur programme et leurs projets, sont universels".

(...) Ceci est leur richesse mais aussi c'est ce qui explique que certains évêques doutent de leur capacité à s'intégrer dans les Églises locales, redoutant de les voir imposer des schémas non adaptés aux diverses situations locales.

(...) On attend de ces mouvements qu'ils deviennent pratiquement une réalité des Églises particulières, qu'ils prennent le visage de l'Église particulière dans laquelle ils s'implantent. Qu'ils connaissent, aiment, respectent et mettent en pratique les plans pastoraux des Églises particulières. Les mouvements ont des caractéristiques universelles qui sont valorisées, mais ils ont aussi l'obligation et la nécessité de les traduire en expressions correspondant à la particularité de l'Église dans laquelle ils se trouvent. Sans ces exigences complémentaires, il y aura toujours des tensions".

16 au 19 juin 1999
Des roses et des épines.
Le point de vue du Secrétaire du Conseil
pour l'Apostolat des laïcs

"Les mouvements sont un don de l'Esprit pour toute l'Église. Le don implique toujours une tâche et il interpelle la responsabilité de celui qui le reçoit. Car on ne peut pas laisser le don sans réponse. Il faut le faire fructifier.

(...) Animés par un profond sens de la responsabilité pastorale, nous nous mettrons attentivement à l'écoute de ce que l'Esprit dit à l'Église qui s'apprête à franchir le seuil du troisième millénaire.

(...) Les mouvements, tout en vivant enracinés dans leurs Églises locales, gardent une grande ouverture à la dimension universelle de l'Église. La papauté n'a pas créé les mouvements mais elle a été leur principal soutien dans la structure de l'Église, leur pilier ecclésial.

(...) La naissance et la diffusion des mouvements n'a pas manquer de "soulever des interrogations, de provoquer des malaises et des tensions; on a parfois constater des présomptions et des intempérances d'un côté, des préjugés et de réserves de l'autre.

(...) Ces mouvements ont connu et connaissent comme "des maladies infantiles", entre autres, le sens de supériorité par rapport aux autres groupes et le désir d'imposer son propre groupe sur tous les autres; l'enthousiasme de ceux qui découvrent le mouvement avec parfois des exubérances et des exagérations aussi bien dans la pratique que dans la doctrine, qui peuvent comporter des risques en l'absence d'une formation théologique adéquate; le repli sur soi dans le groupe; le risque de considérer la communauté comme une sorte de refuge.

(...) Dans ce domaine on ne peut ignorer les obstacles qui sont mis sur la route des mouvements par l'attitude incertaine voire même négative de pasteurs influencés par une mauvaise connaissance des mouvements, des préjugés pastoraux ou de la méfiance. Si la communion de l'Église est organique, il n'est cependant pas question d'uniformité, mais d'unité dans la diversité. Il y a parfois une vision trop rigide de la planification dans les paroisses et les diocèses qui oblige à faire la même chose au même moment. On oublie que chaque charisme à besoin d'un espace de liberté pour se développer et porter du fruit.

(...) Le phénomène des mouvements interpelle tout le monde : les pasteurs et les mouvements. Chacun doit prendre ses responsabilités. Mais la responsabilité des évêques dans ce domaine est très spécifique et s'exprime à la fois par l'accueil de ces mouvements, sans se laisser conditionner par les difficultés, et par l'accompagnement paternel et patient qui les aidera à grandir et mûrir".

(...) Il faut avoir conscience que les mouvements ne sont pas un "supplément décoratif" mais qu'ils font intégralement partie de la vie paroissiale. Les mouvements pourront ainsi permettre d'amplifier les initiatives pastorales dans différents domaines où le prêtre a lui-même des difficultés à accéder.

Les textes seront disponibles auprès de secrétariat de l'Apostolat des laïcs dans chaque Conférence épiscopale.

Jean-Paul II
Message de clôture
du Séminaire des nouveaux mouvements ecclésiaux..
16 au 19 juin 1999

"Je suis bien conscient que les mouvements et les nouvelles communautés, comme toute oeuvre qui, bien qu'ayant reçu une impulsion divine, se développe au sein de l'histoire humaine, n'ont pas suscité ces dernières années, que des commentaires positifs.

(...) Leur nouveauté inattendue n'a pas manqué de susciter des questions, des malaises et des tensions. D'un côté il y a eu des présomptions et des intempérances, et de l'autre des préjugés et des réserves.

(...) Mais, dans le témoignage qu'ils ont donné ensemble autour du Successeur de Pierre et de nombreux évêques, je voyais et je vois l'arrivée d'une nouvelle étape : celle de la maturité ecclésiale. Cela ne veut pas dire que tous les problèmes soient résolus. Cette maturité est plutôt un défi, un chemin à parcourir. Cet itinéraire exige de la part des mouvements une communion de plus en plus forte avec les Pasteurs que Dieu a choisis et consacrés pour rassembler et sanctifier son peuple dans la foi, l'espérance et la charité, car aucun charisme ne dispense de la référence et de la soumission aux Pasteurs de l'Église. La mission des mouvements est donc de partager leurs richesses charismatiques dans l'humilité et la générosité, dans le cadre de la communion et de la mission des Églises locales.

(...) Très chers frères dans l'Épiscopat, à vous à qui appartient la tâche de discerner l'authenticité des charismes afin qu'ils soient bien utilisés dans le cadre de l'Église, je vous demande une paternité magnanime et une charité clairvoyante envers ces réalités, car toute oeuvre humaine a besoin de temps et de patience pour sa purification indispensable. Je suis convaincu que votre disponibilitéattentive et chaleureuse, grâce aussi à des rencontres de prière, de réflexion et d'amitié, rendra votre autorité non seulement plus aimable mais plus exigeante, vos indications plus efficaces et incisives, et plus fécond le ministère qui vous a été confié pour la valorisation des charismes pour 'l'utilité commune'.

Votre première tâche est en effet celle d'ouvrir les yeux du coeur et de l'esprit, pour reconnaître les multiples formes de la présence de l'Esprit dans l'Église, les évaluer et les conduire toutes vers l'unité dans la vérité et la charité.

(...) Au fil des rencontres que j'ai eues avec les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés, j'ai noté à plusieurs reprises le lien étroit entre leur expérience et la vie des Églises locales et de l'Église universelle, dont ils sont le fruit et, en même temps, une expression missionnaire. L'un des fruits les plus importants des mouvements est précisément celui de savoir faire naître chez tant de fidèles laïcs, hommes et femmes, adultes et jeunes, un vif élan missionnaire. Cela n'est possible que lorsque ceux-ci s'insèrent avec humilité dans la vie des Églises locales et qu'ils sont chaleureusement accueillis par les évêques et les prêtres dans les structures diocésaines et paroissiales.

(...) C'est votre responsabilité de pasteur de répondre de manière adéquate à ces questions. Votre grande responsabilité est de faire en sorte que le don de l'Esprit ne soit pas vain, mais au contraire, de le faire fructifier toujours davantage au service de l'ensemble du Peuple chrétien".

Pour le texte intégral : Conseil Pontifical pour l’apostolat des laïcs
e-mail : vati089@laity.va.