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Le patrimoine spirituel européen

Les héritages d'une histoire commune

Cette déclaration sur l'Europe de M. Jean Boissonnat, président des Semaines sociales de France, et de M. Hans-Joachim Meyer, président du Zentralkomitee der deutschen Katholiken, a été faite le 18 juin 2000, en tant que présidents des Semaines sociales de France et du Zentralkomitee der deutschen Katholiken, deux associations de laïcs catholiques engagés dans le débat religieux et civique. Nous en donnons ici quelques extraits.

.... " Les héritages d'une histoire commune ne suffisent pas à définir cette conscience d'appartenir à une communauté de destin. Seule une vision globale de l'homme peut fonder cette conscience. Elle a ses racines dans la tradition judéo-chrétienne, désormais inscrite dans la mémoire européenne au-delà des seuls chrétiens, et dans le monde gréco-romain.

Oui, nous en appelons à l'esprit des Lumières avec tout ce qu'il signifie : le sens de l'altérité fraternelle, le choix d'une vision du temps comme possibilité d'un progrès collectif dont chacun doit avoir sa part, une vocation à l'universel vécue non pas dans l'arrogance mais dans l'humilité, une relation entre le spirituel et le temporel qui préserve la liberté de conscience de chacun. Il en découle des conséquences pratiques abordées par ce manifeste.

Mais il y va aussi de l'attractivité de l'Union elle-même pour les citoyens. Selon nous, si l'Europe ne fait plus recette aujourd'hui, ce n'est pas seulement en raison des défaillances de ses institutions. C'est aussi, et peut-être surtout, par manque d'ambition sur son projet. Si nous prenons la parole maintenant, c'est en raison de la dissonance que nous ressentons entre cette vision et l'orientation, ou plutôt l'absence d'orientation, qui nous semble caractériser la construction européenne aujourd'hui.

... " Qu'est-ce qui nous unit ? À quoi invitons-nous les peuples et les nations d'Europe centrale et orientale auxquels nous proposons de nous rejoindre ? Cette question de l'" ethos " - c'est-à-dire du fondement moral du projet européen -, est pour nous décisive. Quelle idée l'Europe se fait-elle d'elle-même ? Quelle sera la contribution conceptuelle de l'Europe à la mise en forme d'un ordre politique mondial ?

Nous en sommes bien persuadés : le fondement moral du projet européen et celui qui sous-tend le prochain élargissement de l'Union, ne doivent faire qu'un. Cette exigence est d'autant plus nécessaire qu'aujourd'hui ni la langue, ni la culture, ni la religion ne nous sont communes. Ce qui nous unit ne peut donc être que leur fondement.

On ne peut donc échapper à une réflexion en profondeur sur ces valeurs fondamentales et sur les principes d'organisation qui en découlent pour les sociétés européennes.

... " L'identité européenne est une identité sociale. Dans la tradition chrétienne comme dans le patrimoine de la pensée humaniste, l'individu n'acquiert pas sa liberté en se coupant de la société. L'épanouissement de sa personnalité s'accomplit dans une relation complète avec autrui, faite de réciprocité et de don. Il en découle, pour la société tout entière, que la paix ne peut être durable sans justice sociale, tout en sachant que, selon les pays et le degré d'évolution économique, les conceptions de la justice sociale pourront différer.

... " Approfondir le droit des peuples et construire l'ordre international qui l'organise, tout d'abord. Elle doit, en particulier, contribuer à définir des critères et les conditions selon lesquels des interventions à caractère humanitaire sont justifiées au nom de la protection des droits de l'Homme. L'expérience de ces dernières années montre aussi que, si le recours à la force demeure un ultime ressort, il doit être accompagné, en amont, par des mesures préventives et des sanctions prémilitaires et, en aval, par des plans d'action visant à permettre la mise en place d'un État de droit et la formation d'une société civile.

... " Ne pas renoncer à lutter contre le sous-développement. La tentation du repli sur soi est là, comme en témoigne la diminution régulière des flux d'aide à ces pays. Elle s'alimente de l'idée, fausse, qu'une insertion efficace dans les marchés mondiaux libéralisés suffit à résoudre leurs problèmes. La mondialisation est certes une espérance pour le développement mais elle ne peut être l'alibi d'un repli de la solidarité, car tous les pays ne l'abordent pas avec des chances égales, et elle produit aussi des inégalités. "

L'accès au texte intégral se trouve sur la rubrique Europe de la Conférence des évêques de France.

Autres documents :

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Une avancée de civilisation - Evêques de France.
- Valeurs et principes de l'édification de l'Europe - Le point de vue orthodoxe.
- Le patrimoine culturel des deux Europes.
- Peut-on nier l'héritage religieux de l'Europe ? - Mgr Hippolyte Simon.
- Ecclesia in Europa - Jean Paul II


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