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du 4 au 25 octobre 2009
 


LE SYNODE POUR L'AFRIQUE
du 4 au 25 octobre 2009

1 - Pourquoi ce synode pour l'Afrique

LE SYNODE DES ÉVÊQUES POUR L'AFRIQUE


Le 28 juin 2007, Benoît XVI a convoqué une seconde assemblée spéciale du Synode des évêques pour l'Afrique, qui se tiendra au Vatican durant un mois du 4 au 25 octobre 2009 sur le thème « L'Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Un thème auquel le pape rattache ce verset de l'Évangile : « Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14).

Et c’est au cours de l'homélie de la messe conclusive du Synode des évêques sur la Parole de Dieu, le 26 octobre 2008, à la basilique Saint-Pierre de Rome, que le Pape a fait part de son intention « d'aller en mars prochain au Cameroun pour remettre aux représentants des conférences épiscopales d'Afrique le document de travail » du prochain Synode sur l'Afrique.

Il y a douze ans, du 10 avril au 8 mai 1994, fut célébrée la première assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des évêques sur le thème : « L'Église en Afrique et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000 : vous serez mes témoins » (Ac 1,8). Les travaux de ce synode ont donné lieu à une exhortation apostolique post-synodale sur l'Église en Afrique, « Ecclesia in Africa », que le Pape Jean-Paul II avait promulguée à Yaoundé le 14 septembre 1995.

Benoît XVI, sur les pas de Jean-Paul II, entend poursuivre cette œuvre. Son premier voyage apostolique en Afrique futt donc avant tout une manifestation de la continuité de ce souci pastoral pour le continent africain.

A Yaoundé, le 19 mars, dans le cadre de sa visite officielle, Benoît XVIa rencontré les représentants des conférences épiscopales de l’Afrique et leura remis l’Instrumemtum Laboris, le « document de travail », qui va servir de base aux travaux des Pères synodaux.

LE VOYAGE DU PAPE EN TERRE AFRICAINE

Ce premier voyage du Pape en terre africaine était son 11ème voyage apostolique international en dehors de l'Italie. Le Pape a choisi avec le Cameroun, un pays bilingue (anglais et français), dans un pays qui a reçu sa foi catholique des Allemands.

Benoît XVI avait confié son vif désir de rencontrer les populations africaines dans son discours annuel au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège le 8 janvier dernier : « Dans quelques mois, disait-il, j'aurai la joie de rencontrer beaucoup de frères et sœurs dans la foi et en humanité qui vivent en Afrique ».

Il avait ajouté ses vœux de paix et ses encouragements à lutter contre la pauvreté : « Dans l'attente de cette visite que j'ai tant désirée, je prie le Seigneur afin que leurs cœurs soient disponibles à accueillir l'Évangile et à le vivre avec cohérence, en construisant la paix par la lutte contre la pauvreté morale et matérielle ». Le Pape a souvent exprimé un souci particulier pour les enfants africains.

Ce voyage comporta deux étapes, Le Cameroun puis l'Angola. Chacune avait un sens pour le continent comme pour l'Église.

Le Cameroun quant à lui symbolisait une « Afrique en miniature », c’est un pays bilingue qui a en outre une très grande diversité culturelle et religieuse. A ce titre, il représenaite un cadre idéal pour s’adresser à toute l’Afrique. Il connaît ces derniers temps un approfondissement de la foi et le Pape nourrit beaucoup d’espoirs sur l’Afrique où le nombre de fidèles augmente, contrairement à l’Europe : augmentation du nombre de chrétien mais aussi d’évêques, de cardinaux et de diocèses.

Puis Benoit XVI s'est rendu en Angola où il a célèbré le 500ème anniversaire de la venue de l'Évangile avec l'arrivée de la colonisation par des colons portugais à l'embouchure du fleuve Zaïre en 1482. Elle a le plus grand pourcentage des chrétiens catholiques dans cette région d’Afrique australe. Mais c'est aussi un pays qui a connu des années de guerre civile et qui retrouve la paix au cours d'une longue réconciliation.

L'ÉGLISE DANS UN CONTINENT D'AVENIR

Les études menées par le PRB, Population Reference Bureau, donnent des chiffres qui parlent d'eux-mêmes. Le Pape déclarait lors de la confirmation du second synode pour l’Afrique qu’il nourrissait une grande confiance que de telles assises donneront une nouvelle impulsion à l’évangélisation, à la consolidation et à la croissance de l’Eglise. Il soulignait "le fait qu’il ne s’agit pas tant d’un nouveau projet que de donner avant tout une nouvelle impulsion. Cela signifie consolider les acquis et prendre un nouvel élan.

" Si l’Europe vit un certain manque d’espérance, si elle est une société dominée par le relativisme absolu, la recherche du plaisir, le consumérisme à outrance, l’Afrique en évitant cette contamination peut être signe d’espérance et d’espoir."

C’est un véritable défi à l’évangélisation que propose ce synode en réfléchissant sur les aspects socio-économiques, politiques et éthiques afin de combattre davantage la misère du peuple, les guerres et les conflits ethniques qui perdurent. Il s’agit donc là de mettre en œuvre un nouvel élan missionnaire auprès des prêtres et des laïcs afin qu’ils puissent être partie prenante de cette entreprise : annoncer et vivre l’Evangile, en servant la personne humaine et la société dans ce que l’une et l’autre représente de valeurs et d’exigences.

L’Eglise catholique, famille de Dieu, chemine en Afrique où elle représente une Église vigoureuse, confiante en ses capacités, et travaillant pour l’avenir en dépit du cadre général difficile de la société dans laquelle elle évolue. Elle demeure signe d’espoir pour l’Europe et le monde entier.

Le premier Synode africain - Ecclesia in Africa


L'IDÉE D'UN "CONCILE" DE L'ÉGLISE EN AFRIQUE


L'idée d'un « concile de l'Église catholique en Afrique » est lancée en 1977, reprise en partie par les évêques du Zaïre lors de la visite du Pape à Kinshasa en 1980. Jean-Paul II reconnaîtra plus tard qu'une concertation est nécessaire, « sous une forme ou sous une autre ». Mais, en 1987, l'Assemblée plénière du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) se montre défavorable à un concile africain.

Jean-Paul II en retient l'idée, mais au lieu de la "replier" sur l'Afrique il veut y associer l'Église tout entière en utilisant le Synode des évêques. Le 6 janvier 1989, il annonce une Assemblée spéciale pour l'Afrique du synode des évêques.

Une commission se met au travail et détermine le thème général : « L'Église en Afrique et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000, « Vous serez mes témoins » (Ac 1, 8). »


LES TRAVAUX PRÉLIMINAIRES

En juillet 1990 sont présentées les lineamenta (lignes générales) lors de la 9ème Assemblée du SCEAM à Lomé (Togo). 81 questions sont posées, et donnent le départ du travail préparatoire effectué dans toutes les Églises particulières d'Afrique. Les réponses doivent remonter à Rome avant fin novembre 1991.

En juin 1992 est mis au point l'Instrumentum laboris (instrument de travail). L'Assemblée plénière peut se réunir à Rome du 10 avril au 8 mai 1994.

151 évêques élus par les Conférences épiscopales d'Afrique, auxquels se sont joints 47 membres de droit (responsables de la Curie romaine, cardinaux africains) et 37 membres nommés personnellement par Jean-Paul II, 8 religieux et 5 « délégués fraternels » d'autres confessions chrétiennes.

LA PROMULGATION

Le 6 mai 1994, le texte du message synodal est rendu public. Le texte final des propositions (dont le nombre est passé de 61 à 64) avait été voté par les membres du synode et transmis au Pape. Il reste encore secret.

Le 14 septembre 1995, à Yaoundé au Cameroun, en présence des évêques de 29 pays d'Afrique de l'Ouest, d'Afrique centrale et du Maghreb, l’Exhortation apostolique « Ecclesia in Africa », est promulguée.


Le second Synode africain - Octobre 2009

Le premier Synode africain de 1994 avait cinq thèmes : - l'évangélisation - l'inculturation - dialogue avec les autres religions - les moyens de communication sociale - la justice et la paix.

Le second a pour thème la justice et la paix. Ainsi, le thème du prochain Synode porte une préoccupation très vive pour les questions de société en Afrique. Déjà le premier Synode en 1994 et les innombrables propositions portant sur les questions économiques et politiques faites par les évêques au Pape Jean-Paul II en vue de son exhortation post-synodale, étaient des signaux forts d’urgence sociale.

C’est à ces appels qu’avait répondu la deuxième assemblée du SCEAM (Association des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar) en 2000 et la publication de la Lettre pastorale « Le Christ est Notre Paix ». Mais la préoccupation majeure de ces deux Synodes reste l’évangélisation, avec comme axe l’inculturation dans le premier et la justice et la paix dans le second.

LES "LINEAMENTA"

Ce sont les questions que suggèrent la situation actuelle et à venir. Elles sont divisées en une introduction et cinq chapitres :

- Le premier chapitre, "L'Afrique à l'aube du XXI siècle", décrit brièvement l'état socio-économique, politique, culturel et religieux de l'Afrique, le rôle des religions et en particulier les rapports entre Islam et Christianisme.

- Le deuxième chapitre, "Le Christ, parole et pain de vie, notre réconciliateur, notre justice et notre paix", Le deuxième chapitre, "Le Christ, parole et pain de vie, notre réconciliateur, notre justice et notre paix", souligne combien le "Christ apparaît comme le Sauveur des Africains et Africaines" face aux graves problèmes du continent.

- Le troisième chapitre, "L'Église, sacrement de réconciliation, de justice et de paix en Afrique", expose l'état d'un continent marqué par la guerre. "L'Église est appelée à développer sa mission prophétique de réconciliation".

- Le quatrième chapitre, "Le témoignage d'une Église reflétant la lumière du Christ sur le monde", met en évidence la priorité de la formation de laïcs qui "soient guidés par les principes chrétiens et tendus vers le bien commun", de manière "à influencer positivement les contextes socio-politiques des divers pays".

- Le cinquième chapitre, intitulé "Les ressources spirituelles pour la promotion de la réconciliation, de la justice et de la paix en Afrique", demande à tous les catholiques d'annoncer l'Évangile "en parole et par l'exemple de leur vie". Pour ce, il faut recourir aux "sources spirituelles que sont la vie liturgique, la messe avant tout, l'adoration eucharistique puis les diverses autres formes de prière".

- Les Lineamenta se terminent par un questionnaire dont le but "est de faciliter la réflexion et le débat en vue des propositions qui seront étudiées durant l'assemblée synodale".

"L'INSTRUMENTUM LABORIS"

L'Instrumentum laboris est alors l’ordre du jour proposé pour le Synode. Il est aussi une nouvelle étape dans le processus de consultation en rassemblant et en structurant les réponses aux Lineamenta qui ont été envoyées. Il doit aider les évêques et les autres délégués au Synode à choisir les points à examiner au cours du Synode et à décider des priorités à proposer.

Les Conférences épiscopales d'Afrique ainsi que les Églises catholiques orientales (Patriarcat copte d'Alexandrie) et le Conseil des Églises éthiopiennes, devaient répondre aux 32 questions des lineamenta avant novembre 2008. Le Conseil spécial pour l'Afrique s’est chargé de rassembler toutes ces contributions.

A partir de ces contributions, le Secrétariat général du Synode et son Conseil spécial pour l'Afrique ont rédigé ainsi le document de travail pour le Synode. La dernière session de ce Conseil spécial pour l'Afrique a eu lieu fin janvier 2009 à Rome. Dix évêques africains de toutes les régions du continent ont participé à cette réunion préparatoire, sous la conduite du cardinal Francis Arinze, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

La version définitive de l'Instrumentum laboris a été remise au Pape pour son voyage au Cameroun et en Angola en mars 2009. Lors de leur réunion, les évêques ont évoqué la situation politique et sociale du continent, soulignant la présence
« d'éléments d'espérance », « dus en particulier au dynamisme de l'Église ».

Ainsi, comme pour le dernier synode, l'accent est mis sur l'Évangile car l'Évangile est « source d'espérance, d'optimisme et de paix » ; et un appel fort à « la réconciliation, au dialogue, à la solidarité », pour surmonter les divisions dues à la diversité des traditions, des religions, des ethnies et des langues.

Mais il ne faut pas négliger toute la réflexion de Benoît XVI durant les mois qui ont précédé ce Synode. Il faut simplement reprendre plusieurs passages de sa dernière encyclique "Veritas in caritate". Pour Benoît XV,I l'Afrique est un continent d'espérance pour lequel on peut faire référence dans tous les paragraphes concernant le développement humain, le respect des cultures, l'appauvrissement causé par le pillage des payx riches, etc ...

LES RESPONSABLES DU PROCHAIN SYNODE POUR L'AFRIQUE

Le Synode d’octobre 2009 est présidé par le Pape lui-même. Il sera assisté de trois présidents délégués : le cardinal nigérian Francis Arinze, membre de la curie et ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal sénégalais Théodore-Adrien Sarr, archevêque de Dakar, et le cardinal sud-africain Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban.

Est nommé rapporteur général le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson. L’archevêque de Cape Coast (Ghana), qui fêtera ses 61 ans au cours de l’assemblée synodale, en conduira les travaux et en rédigera les conclusions. Une charge qui est toujours confiée à un prélat de premier plan dont le Souverain Pontife souhaite mettre en avant les compétences devant les évêques du monde entier.

Enfin, le Pape a nommé secrétaires spéciaux du Synode Mgr Damião António Franklin, archevêque de Luanda (Angola), et Mgr Edmond Djitangar, évêque de Sarh (Tchad).

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